Une considération historique du développement de la philosophie montre que le
philosophe est, comme tout autre individu, < fils de son temps, (cf. Hegel). Toute
philosophie, en effet, peut être définie comme la philosophie d'une époque, liée à une
expérience particulière, à un état défini de la culture et de la société, à une infinité de
circonstances qui constituent autant de hasards ou, tout au contraire, de déterminismes.
L'ensemble des circonstances extérieures détermine précisément le caractère contingent, particulier, délimité, voire accidentel ou idéologique (cf. Marx) d'une philosophie. C'est pourquoi, toute philosophie est à la fois reconnue par l'époque qui l'a fait naître et se condamne à être critiquée, niée, surmontée dans le mouvement historique de la philosophie. Cependant, toute pensée philosophique se constitue également à partir de cette histoire.
L'exercice philosophique de la pensée est, en effet, présent dans toute philosophie. Si la philosophie n'a pas d'autre contenu que l'esprit général de son époque, elle en diffère < dans la forme, (cf. Hegel) puisqu'elle prend conscience de son temps dans la réflexion. La réflexion théorique consiste à fonder l'état présent, non sur la sensibilité, l'expérience ou un savoir historiquement déterminé, c'est-à-dire sur ce qui ne cesse de changer, mais sur ce qui en rend raison c'est-à-dire sur des principes a priori (universels et nécessaires). Or, ces principes n'appartiennent à aucun temps ni à aucun lieu : ils sont ce qui reste vivant dans chaque philosophie, et que nous pouvons comprendre, aujourd'hui encore, comme nécessaire pour notre propre pensée (...)
[...] Il y a une dimension décisive de la pensée, au sens où on parle d'un moment décisif qu'il faut savoir saisir pour en extraire toute la richesse : moment de rupture, la philosophie intempestive se produit à contretemps. C'est donc la philosophie elle-même qui se trouve visée dans cette inactualité. Penser, inventer des nouvelles possibilités de vie, de nouvelles façons de penser et de sentir. La c'est pensée est novatrice, intempestive, inactuelle. La philosophie est vivante car elle est avant tout création de concepts. [...]
[...] DEVELOPPEMENT : Que le philosophe soit nécessairement tout système d'idées qui tire son origine du conflit des classes sociales à I'intérieur d'une situation historique déterminée, et sert d'expression et de justification aux intérêts en lutte. [...]
[...] Mais, d'un autre côté, elle contient des 6 déterminations qui n'ont rien d'éphémères, puisqu'elles sont (cf. Hegel, idem.) et qui sont donc partie intégrante de son exercice actuel. Autrement dit, dans I'histoire de la philosophie, ce sont ses propres déterminations logiques que l'esprit retrouve. Comprise philosophiquement I'histoire de la philosophie est donc réduite à son mouvement essentiel et nécessaire. Avec les philosophies (cf. Hegel, idem.). (idem). [...]
[...] L'histoire de la philosophie apparaît, en effet, cornme un champ de bataille où n'ont cessé de s'affronter les opinions les plus contradictoires. Chaque philosophie, au moment où elle fait son apparition, prétend à la vérité absolue et commence par conséquent, pour établir son principe propre, par réfuter les philosophies qui I'ont précédée. Elle ne tarde pourtant pas à subir le même sort, en sorte que I'histoire de la philosophie présente le spectacle décourageant d'une prétention perpétuelle à la vérité, perpétuellement contredite et réduite à néant. [...]
[...] Si la philosophie n'a pas d'autre contenu que l'esprit général de son époque, elle en diffère [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture