Philosophe, temps, vérités, société, existence humaine, conscience collective
Etre un homme de son temps signifie deux choses : partager les idées relatives à son époque, en quelques sortes celles « à la mode », et vivre comme « monsieur tout le monde » soit selon les mœurs en vigueur. Cependant la philosophie est un « amour de la sagesse » qui se concrétise dans l'art de penser par la quête de la vérité. Mais elle est également un art de vivre : c'est une sagesse pratique dans le sens où elle met en application certains principes.
[...] La philosophie est par ailleurs critique des valeurs communes, des valeurs établies. L'exigence de la sagesse pratique conduit le philosophe à juger le type d'existence de ses contemporains. De plus, si l'on se fit à la logique : penser à ce qui doit être revient forcément à refuser ou du moins à juger et critiquer ce qui est. Pour n'en citer qu'un, parlons de Rousseau qui symboliquement a défait sa montre pour montrer que dans un certain sens le philosophe réfute le temps dans lequel il vit. [...]
[...] Ainsi, le philosophe participe à la vie de son temps et y est fort utile. Nous pouvons conclure avec une citation synthétique de Merleau-Ponty à l'égard de la philosophie : jamais tout à fait dans le monde et jamais cependant hors du monde Il en est de même pour le philosophe car il est homme à la fois dans son temps et dans l'éternité. Il pense les préoccupations éternelles des hommes dans le cadre d'une époque dont il ne peut pas totalement s'abstraire et insistons sur le fait que ce soit pour elle : dans le cadre d'une volonté d'évolution méliorative. [...]
[...] Par cette vision il semble indéniable que le philosophe soit en retrait de son temps. En effet tout philosophe ne peut s'empêcher d'avoir un esprit critique, cela est même un des fondements de la philosophie. La philosophie est effectivement critique envers la doxa, plus communément les opinions car s'opposant à la vérité. Ces opinions sont en fait des vérités admises, des réponses que l'époque considère comme satisfaisante mais la quête de la vérité et le questionnement perpétuel conduit le philosophe à dépasser les opinions et les idées de son époque. [...]
[...] En renvoyant cette remarque à notre sujet, on en déduit que le philosophe pense donc ce qui est à son époque, avec les structures intellectuelles qui sont celles de son époque. Il reste alors un enfant de son temps mais non pas docile et soumis comme la plupart des individus mais plutôt, métaphoriquement, à la manière d'un adolescent en rébellion. En fait, le philosophe vit avec son temps dans la mesure où il le dépasse. Mais comment concilier en lui deux aspects qui semblent contradictoires : son ancrage en tant qu'individu dans son époque et sa vocation à l'éternité en tant que philosophe ? [...]
[...] Les prisonniers de la caverne représentent la masse d'individu qui ne considère comme réels que les problèmes qui se posent à leur époque et comme vraies uniquement les opinions admises de cette même époque. Le philosophe est au contraire l'homme qui se détache de la foule et ainsi il va penser et vivre selon un point de vue tout à fait différent, celui de l'éternité. La définition montre donc que le philosophe est l'homme de l'éternité et non un homme de son temps. Cette éternité fait que le philosophe se pose des questions universelles, elles aussi éternelles. [...]
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