A partir des années 1960, une nouvelle forme de « science » littéraire prend véritablement forme avec Etiemble : la littérature comparée se donne dès lors pour objectif, non plus l'étude de la littérarité d'une œuvre, mais bien la mise en relation d'œuvres diverses, n'ayant a priori aucun point commun. Ce souci de comparaison rend déjà bien compte de « l'importance capitale » de la préposition « entre » qui est un élément fondamental dans la mise en rapport de deux termes. Mais cette préposition, au-delà de sa forme pragmatique, parvient sémantiquement à décrire la position particulière du comparatiste qui se tient justement dans cet « entre », c'est-à-dire « dans l'espace qui sépare des choses » (Le Petit Robert), autrement dit dans l'intervalle fondamental qui peut exister entre deux œuvres, deux cultures ou deux pays différents. A la croisée des chemins empruntés par des œuvres d'extractions diverses, le comparatiste devient l'intermédiaire privilégié dans la recherche des invariants littéraires. Mais jusqu'à quel point le comparatiste peut-il maintenir cette position d'intermédiaire objectif ? N'y a-t-il pas là des obstacles insurmontables inhérents à l'homme et à la littérature ? Pour le savoir, il nous faudra d'abord définir les particularités du comparatisme, puis voir en quoi cette position est difficile à tenir, même si elle s'avèrera peut-être finalement indispensable à l'homme.
[...] Le terme d' interculturalité qui contient en préfixe l'étymologie de la préposition entre résume à lui seul la fonction sociale de la littérature comparée qui tend à supprimer les frontières entre les littératures sans pour autant détruire les caractéristiques essentielles à l'identité de chaque nation. Cette ouverture des cultures sur le monde littéraire international a des conséquences avant tout nationales : la confrontation à l'altérité permet une prise de conscience d'une différence fondamentale entre moi et l'autre, c'est-à-dire prise de conscience de la relativité de ma propre culture qui ne détient pas forcément la clé de tout et est sujette aux erreurs. [...]
[...] Celle-ci se fait en effet toujours entre les deux termes (ou plus) de l'alternative. En règle générale, le but est de confronter sa littérature nationale à une littérature étrangère, ce qui signifie que le comparatiste est placé d'un côté de la frontière et qu'il regarde de l'autre côté, avec tous les préjugés et les a priori que cela génère et sur lesquels nous reviendrons. L'attitude comparatiste se veut en fait beaucoup plus objective que cela puisque le chercheur se place lui-même entre les deux œuvres qu'il juge bon de confronter l'une à l'autre, ce qui revient à se placer à la frontière de deux mondes différents. [...]
[...] Méthodes du comparatisme Dissertation Sujet : Un philosophe contemporain a écrit que la préposition entre lui a toujours paru d'une importance capitale Dans quelle mesure cette remarque vous semble-t-elle pouvoir rendre compte de l'attitude comparatiste ? A partir des années 1960, une nouvelle forme de science littéraire prend véritablement forme avec Etiemble : la littérature comparée se donne dès lors pour objectif, non plus l'étude de la littérarité d'une œuvre, mais bien la mise en relation d'œuvres diverses, n'ayant a priori aucun point commun. [...]
[...] Goethe ne nous donne qu'une réponse vague à ce sujet puisque selon lui, toute œuvre peut accéder à cette dimension mondiale à condition qu'elle porte en elle-même de quoi intéresser le monde entier. Mais qu'est- ce qui intéresse le monde entier ? Cette réponse est variable selon les époques même si quelques constantes parviennent à se dessiner : c'est le cas des mythes qui parviennent, de par leur forme métaphorique, à esquisser les inquiétudes métaphysiques propres au genre humain. Néanmoins, nous ne retiendrons que cette capacité de l'œuvre d'art véritable à accéder à une dimension universelle. [...]
[...] Cette appropriation commence par l'étude de la langue d'un peuple, véritable véhicule culturel d'une nation - même si l'on pourra objecter que deux nations de même langue n'auront pas forcément une culture commune comme c'est le cas par exemple de l'Autriche et de l'Allemagne Néanmoins le mythe antique de Babel montre à quel point la diversité linguistique est source d'incompréhension entre les peuples. Dès lors, le comparatiste se doit de s'interroger sur le mode de connaissance des textes étudiés, et cette question passe par la version dans laquelle il lit les textes : originale ou traduite dans sa langue ? Si la traduction a l'avantage de faciliter la lecture des textes étrangers, elle pose également certains problèmes car elle n'est en aucun cas le reflet exact du texte en version originale. [...]
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