« Il est inconcevable à quel point l'homme est naturellement paresseux, dit Rousseau. On dirait qu'il ne vit que pour dormir, végéter, rester immobile. A peine peut-il se résoudre à se donner les mouvements nécessaires pour s'empêcher de mourir de faim [...] les passions qui rendent l'homme inquiet, prévoyant, actif ne naissent que dans la société. » (Essai sur l'origine des langues). Autrement dit, nous ne travaillons pas de façon spontanée, à l'origine. Cela nous semble une contrainte, quelque chose que nous faisons à contrecoeur : à l'origine, nous avons besoin que d'autres personnes nous poussent à travailler, sans quoi nous nous contenterons de notre premier penchant qui nous porte à ne rien faire (...)
[...] L'idée de plaisir ne fait donc pas nécessairement référence à ce qui est physique ou charnel : il y a en effet des plaisirs de l'âme. A quelles conditions pouvons-nous éprouver du plaisir devant une œuvre d'art ? A condition que nous soyons en mesure d'en comprendre le sens ; à condition que notre sensibilité elle-même soit éduquée de façon à ce qu'elle sache contempler une œuvre d'art. On appelle éducation esthétique le fait d'acquérir certaines notions sur l'histoire de l'art, sur l'objectif de chaque artiste ou de chaque mouvement artistique, le fait d'avoir lu certains de leurs ouvrages. [...]
[...] C'est aussi la faiblesse de tous les êtres vivants qui se servent de leurs pattes comme d'outils. Le second avantage des instruments fabriqués par l'homme, c'est qu'ils peuvent toujours être perfectionnés. Certes, l'animal peut développer ses capacités physiques mais jusqu'à un certain point. Il semble au contraire que dans le domaine des artifices, il n'y ait pas de fin à son perfectionnement : en tout cas, lorsqu'il s'agit d'outils dont les fonctions sont multiples. La main serait alors sur le plan physique, l'outil qui permet de créer les premiers outils qui eux-mêmes d'ailleurs prolongent son action. [...]
[...] Dans cette confrontation, chacun va lutter pour sa reconnaissance parce que chacun a besoin d'être reconnu comme une personne à part entière. Mais pour l'être, il doit prouver qu'il mérite cette reconnaissance. La meilleure façon de le prouver, c'est de se confronter à la mort qui est l'épreuve radicale. Chacun va donc s'engager dans une lutte pour la reconnaissance ; et pour cela, les deux personnes vont s'engager dans un combat. L'enjeu consiste à s'impliquer dans une lutte à mort. [...]
[...] D'autre part, suffit-il de maîtriser par exemple toutes les techniques de peinture pour être artiste ? Et inversement, l'artiste ne peut-il compter que sur son inspiration ? Finalement, qu'est-ce que le génie et n'a-t-il de sens que dans le domaine de l'art ? - D'autre part, en ce qui concerne non plus la réalisation de l'œuvre d'art mais le fait de la contempler, l'esprit humain rencontre les questions suivantes : à quelles conditions peut-on apprécier dans toutes ses dimensions une œuvre d'art ? [...]
[...] Au temps où se fabriquèrent les premières armes, les premiers outils. On n'a pas oublié la querelle mémorable qui s'éleva autour de la découverte de Boucher de Perthes dans la carrière de Moulin Quignon. La question est de savoir si l'on avait affaire à des haches véritables ou à des fragments de silex brisés accidentellement. (Henri Bergson, L'évolution créatrice). Bergson fait donc la différence entre l'objet brut tel qu'il est trouvé dans la Nature et dont on se sert sans l'avoir transformé et l'outil qui correspond à une réalisation humaine supposant une action sur une matière première. [...]
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