Il existe une grande diversité des connaissances humaines et de leur origine.
Nous acquérons beaucoup de connaissances non pas parce que nous voyons les choses directement, mais parce qu'on nous les enseigne (connaissance par « ouï-dire »). Nous connaissons le relief du Canada non parce qu'on est allé le voir, mais parce qu'on l'a appris en cours de Géographie (...)
[...] Alors pourquoi les empiristes se sont-ils acharnés à en nier l'existence ? Les motifs de la résistance des empiristes sont divers : la crainte que la reconnaissance des idées innées impose la croyance en un Dieu qui les aurait placées dans notre esprit, la crainte que l'on baptise idées innées des idées qui ne le sont nullement, afin d'imposer d'y croire. Mais les empiristes ont tort de donner tout le rôle dans l'acquisition des connaissances aux expériences des sens et de nier le rôle de l'intelligence. [...]
[...] Les sens ne peuvent nous permettre de découvrir tout le réel trop vaste. Le domaine des mathématiques (raisonnement pur) leur échappe. Toute connaissance scientifique (même expérimentale) repose sur des principes dont certains (universalité, nécessité) ne peuvent être tirés de l'expérience. Ces principes viennent de la structure même de l'esprit, de sa façon de fonctionner. Ce qui n'exclut pas qu'ils apparaissent et se renforcent à l'occasion des expériences sensibles que nous faisons au cours de notre formation. Il faut distinguer soigneusement l'étude psychologique du développement de l'esprit de l'étude des principes de l'esprit qui rendent la connaissance possible. [...]
[...] En quel sens faut-il prendre connaissance et sens ? Même si précédemment les connaissances ne sont pas acquises directement par les sens, elles passent par eux. C'est l'ouïe qui permet d'entendre la leçon de géographie, la vue qui permet de percevoir les mimiques par lesquelles les parents interdisent l'accès au feu. La connaissance par immersion dans le milieu où nous baignons n'a pas pour but prioritaire de dégager des vérités objectives, mais de nous intégrer à ce milieu. Il faut que nous sentions et pensions pareil. [...]
[...] D'où viennent les principes et les notions qui sont indispensables pour tirer quelque chose de l'expérience sensible ? Que répondent les empiristes ? Les idées viennent des sens, d'abord, parce que l'existence des idées innées n'est pas prouvée : nous avons beau chercher, elles ne nous viennent pas à l'esprit toutes faites, par contre, l'expérience, par sa répétition engendre des idées, comme de la relation de causse à effet (chaque fois qu'un enfant appuie sur un bouton de son jouet, il entend une musique. [...]
[...] Les sens sont insuffisants, ils doivent être relayés par la méthode. La perception ne révèle pas tout d'un objet. Il faut des instruments (microscopes, etc. ) pour aller plus loin. Surtout, l'expérience scientifique n'est pas le résultat d'une observation faite au hasard : elle est le fruit d'un raisonnement, exemple : l'expérience de Pascal sur la pression atmosphérique, il s'agissait de monter que si le mercure monte dans un tube du côté où on a fait le vide, ce n'est pas parce que la nature a horreur du vide mais à causse de la pression atmosphérique qui s'exerce de l'autre côté. [...]
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