Dissertation de philosophie concernant les notions de pouvoir et de savoir. Vaut-il mieux perfectionner les institutions pour faire rentrer le savoir dans la sphère du pouvoir ? Ou faut-il surtout protéger le savoir contre toute main mise du pouvoir ? Enfin, le rapport du savoir au pouvoir est-il destiné à rester conflictuel ?
[...] Le droit constitutionnel établit le suffrage universel parce qu'il prend acte de l'absence d'un savoir des fins, d'un savoir surplombant. Exigence et condition de publicité. Ce qui s'exprime dans le droit constitutionnel, c'est beaucoup moins un savoir qu'une sagesse et une volonté. Comment être sûr de la réalité de cette sagesse et de la droiture de cette volonté ? La disjonction de la compétence et la légitimité risque d'avoir un effet fâcheux ; elle semble concentrer la rationalité du côté des savoirs tout en laissant la politique se déterminer d'après des choix aléatoires. [...]
[...] A l'opposé de la démocratie, les pouvoirs totalitaires ont rêvé d'abolir cette indétermination, d'annexer les sphères du savoir et du droit. Ont nié le réel et couru à leur perte. A partir de là, la démocratie doit résoudre un problème. Comment concilier l'inégalité de fait devant les savoirs avec l'inégalité en droit ? [...]
[...] Le savoir et la sagesse se dissocient. La science Galilée, la science de Newton ne peuvent plus revendiquer un lien si intime avec la sagesse Les compétences se particularisent, les savoirs se divisent, ne fournissent plus de médiation indiscutable entre la compréhension théorique du réel et la pratique politique. Dans ce nouveau contexte, revenons sur le fossé qui sépare la technocratie de la thèse platonicienne. La politique n'est pas une science appliquée, n'est pas une affaire d'ingénieur de l'organisation sociale. [...]
[...] Une tension naît inévitablement entre la revendication d'autonomie des sciences et la responsabilité sociale. Comment cette tension peut être interprétée diversement ? Considérons d'abord le scientisme. Le scientisme réduisait la science à son efficacité prévisionnelle siècle). Le scientisme suscitait le thème idéologique d'une hégémonie ; les savoirs auraient pour vocation de définir les normes de pouvoir. Il suscite par contre coup une révolte antiscientifique au non de la vie. La tension devient un conflit ouvert. Donc certain dénoncent une volonté démurgique cachée sous une volonté de savoir. [...]
[...] Aristote va plus loin encore. De cette ambiguïté, il tire une leçon plus radicale ; il faut séparer nettement la compétence et la légitimité ; le fondement de la nature du pouvoir est dans la nature de l'homme comme animal politique. Les critères de la légitimité du pouvoir sont l'égalité, la réciprocité, et l'alternance. Ces critères déterminent l'adéquation du gouvernement modéré avec les fins de la cité. Ils fixent la citoyenneté dans le droit de participer à l'un des pouvoirs. [...]
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