Sujet de philosophie de terminale, toutes séries confondues : "La responsabilité de l'homme est-elle conciliable avec l'existence de l'inconscient ?". Ce sujet est entièrement rédigé en mettant en avant les principaux axes. Document de trois pages pour 1150 mots environ.
[...] Une éthique digne de ce nom doit postuler que je suis responsable de mon désir même inconscient. La responsabilité est alors conciliable avec l'inconscient parce qu'il existe une volonté inconsciente qui est cependant ma volonté, que je dois assumer. En renier la responsabilité serait se servir de l'inconscient comme d'un alibi, comme l'ont compris certains des adversaires de Freud. Mais si l'Inconscient est "le noyau de mon être" (Freud), je dois lui faire un peu confiance. La connaissance rationnelle n'est pas la seule qui puisse libérer le désir comme l'ont cru les philosophes antiques ; l'affectivité et l'intuition, nées d'abord de l'intersubjectivité, sont à l'origine de cette "conscience inconsciente" qui était peut-être déjà en moi lors de mes tous premiers choix. [...]
[...] La responsabilité est susceptible de degrés et elle est relative à l'état de conscience. La conscience morale et la loi reconnaissent une diminution voire une absence de culpabilité et de responsabilité dans des cas exceptionnels de maladie mentale. (voir Article 122-1 du nouveau Code Pénal: N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. Mais les cas extrêmes jettent un soupçon sur les états normaux : si mon inconscient détermine quelquefois ma volonté (lapsus, actes manqués), ne la détermine+il pas toujours? [...]
[...] III -Dans quelle mesure inconscient et responsabilité sont conciliables. Je peux pour une part prendre conscience de ce qui n'est pas conscient. C'est une sorte de devoir de devenir le plus possible conscient et par là responsable. Wo Es war, soUIch werden : là où était Ça, Je dois advenir. C'est un combat contre les préjugés, la névrose, l'infantilisme, la débilité morale . contre l'''irresponsabilité'', au sens de l'irresponsabilité de fait. Il m'incombe aussi de savoir que j'ai un inconscient irréductible, qui ne deviendra jamais totalement transparent. [...]
[...] Je suis responsable de tous mes actes et de toutes mes pensées. C'est de toute façon le seul postulat valable pour progresser dans la responsabilité! L'inconscient se forme aussi au cours de la vie consciente, même si la psychanalyse nous apprend que la personnalité se structure dans la petite enfance, quand le raisonnement est encore inexistant et que le rôle de l'entourage est prépondérant. On peut supposer que par la suite j'ai un certain pouvoir de modifier mon inconscient (sans forcément le rendre conscient) . [...]
[...] II -Cependant la conscience morale et la loi s'opposent à l'alibi de l'inconscience. L'inconscience n'est retenue comme cause de non responsabilité que dans des cas pathologiques très graves, elle est assimilée à une contrainte, une force à laquelle le sujet n'a pas pu résister. On suppose que dans tous les autres cas, le contrôle existe. Pourtant comment puis-je contrôler ce dont je n'ai pas conscience? La découverte freudienne ne conduit-elle pas à considérer, selon la formule de Freud lui-même, que moi (ou plutôt le je selon la traduction lacanienne) n'est pas maître dans sa propre maison» ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture