Le désir relève d'un manque. En effet désirer quelque chose signifie vouloir la posséder ; ce qui pousse l'homme dès sa naissance dans une quête interminable, à la recherche de la satisfaction totale, c'est-à-dire de tous ses désirs. Mais l'homme est mortel, le temps ne lui permet donc pas d'assouvir tous ses désirs, c'est pour cela que l'on associe désirs et souffrances (...)
[...] Cela signifie que l'homme est dénué de tout but, de tout rêve ce qui le contraint à une existence monotone, pour Rousseau à un sort pire que la mort. Or le désir est humain. Il est même l'essence de l'homme selon Spinoza. Ainsi, si vivre c'est désirer, cesser de désirer c'est en quelque sorte mourir. Nier le désir, ce serait en même temps nier notre affirmation de soi, notre volonté d'être. Par conséquent, maîtriser ses désirs consiste à adopter l'attitude qui nous mène vers la satisfaction de plaisirs légitimes et non celle qui nous porte à la poursuite de plaisirs illégitimes car lorsque l'homme tombe dans la démesure, plus aucun plaisir n'est satisfait. [...]
[...] En ne désirant que ce qui est en notre pouvoir, nous ne risquons plus de voir nos désirs inassouvis. Aussi, d'après Descartes nous désirons seulement les choses que nous nous représentons comme réalisable, accessible donc nous avons un certain contrôle sur nos désirs, il suffit de nous représenter quelque chose comme impossible pour cesser de la désirer. Ainsi, une réflexion préalable sur la nature de nos désirs et leurs possibilités d'aboutir nous permettrait d'en sélectionner certain et d'en éliminer d'autres afin d'être sûr de pouvoir les satisfaire et donc d'éviter des souffrances inutiles. [...]
[...] Il est facile de le prouver, en effet les désirs sont indépendants, plus forts que la raison et peuvent être considéré comme des pulsions plus ou moins dérivées de la pulsion sexuelle et de la mort. Cela explique déjà l'aspect soudain et parfois violent du désir. Cependant, s'ils ne sont pas régulés par la réflexion ses désirs prendraient le contrôle de l'homme et le pousseraient à tout mettre en œuvre pour les satisfaire repoussant les limites que lui impose sa conscience. L'homme mettrait donc sa vie en danger et celle d'autrui. [...]
[...] Liés à cela, les hommes sont donc tous différents; il en résulte une grande diversité dans les désirs de chacun et par conséquent on observe une grande variété des buts à atteindre, des motivations qui régissent leurs vies. Ainsi, le désir organise l'ensemble de la personnalité et de la vie d'un homme, ainsi il peut donc être une source de souffrance comme l'accomplissement de soi et d'une vie bien remplie. De plus, il faut noter que la réalisation de certains désirs chez l'homme apporte une grande satisfaction. [...]
[...] Mais cela demande obligatoirement un travail de réflexion préalable sur la nature de ses désirs. Ainsi, il ne s'agit pas de profiter avidement de la vie en se précipitant sur des plaisirs immédiats. Un désir se choisit. Il faut savoir peser le pour et le contre et analyser les conséquences qui en découleront. C'est ce qu'on pourrait appeler le travail de maîtrise : la réflexion doit discerner les plaisirs qui engendreront une souffrance de ceux procureront un grand bien après leur réalisation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture