Une première définition de la science consiste à lui donner le statut de connaissance objective. Une connaissance objective, c'est avant tout une connaissance qui ne dépend pas de l'opinion particulière d'un individu, mais qui au contraire s'impose à lui (il ne la choisit pas). Mon avis concernant la loi de la gravitation universelle par exemple n'a aucune espèce d'importance (...)
[...] Aucune observation par exemple ne peut nous garantir que le soleil est immobile et la terre en mouvement. Par contre, il s'avère que l'expérience vient confirmer cette hypothèse. Il faut se demander alors comment l'expérience peut donner une réponse (confirmation ou infirmation de l'hypothèse) à une hypothèse. C'est là qu'il convient de distinguer clairement l'expérience commune et l'expérimentation scientifique. L'expérience commune désigne simplement le contact direct et quotidien avec le réel (les faits tels qu'ils nous apparaissent spontanément), alors que l'expérimentation scientifique est entièrement construite à partir d'hypothèses théoriques particulièrement élaborées. [...]
[...] Le champ de la connaissance est donc limité par les bornes de notre expérience. Pourtant, malgré ce que l'on croit souvent, il ne suffit pas de faire appel à l'expérience et à l'observation quotidienne pour constituer la connaissance scientifique. Bien plus, on peut affirmer que l'expérience commune de notre perception est bien souvent en désaccord avec ce que nous savons par ailleurs des théories scientifiques. Par exemple, la perception sensible m'indique, si je m'en tiens à elle, que le soleil est plus petit que la terre et qu'il est en mouvement, ou encore que le mouvement d'un corps s'arrête si aucune force n'agit sur lui pour l'entraîner. [...]
[...] Dire des choses vraies ne définit donc pas la science. De même, dire des choses qui ne peuvent être contredites (falsifier), c'est justement échapper à la science. La vérité scientifique est donc toujours provisoire (elle n'a pas encore été réfutée) et sa force vient de sa capacité à résister aux mises à l'épreuve : elle tient alors que l'on fait tout pour la rendre fausse ! Au contraire, les convictions et les croyances fonctionnent à l'inverse : on fait en général tout pour éviter la mise à l'épreuve par l'expérience. [...]
[...] Par contre, elles donnent au physicien, biologiste etc. un outil ou un langage d'une utilité et d'une rigueur incomparables. Depuis le 17e siècle, la science s'appuie sur l'expérience, qui est devenue le critère de la vérité scientifique. Toutefois, cette notion mérite d'être précisée, tant elle peut avoir de significations différentes : quand je fais une expérience dans la vie, cela ne désigne pas l'activité du scientifique en train de procéder à une expérimentation ! Tout d'abord, il faut distinguer la science et la métaphysique. [...]
[...] En soi ce fait ne présente pas d'intérêt scientifique ; par contre, il devient intéressant dans la mesure où il contredit ce qu'affirmaient les théories scientifiques jusque-là. Selon celles-ci, il ne pouvait y avoir de vide dans la nature, celle-ci étant par définition pleine, ce que l'on résumait par une formule imagée en disant que la nature a horreur du vide A la lumière de cette doctrine, le fait en question pose un problème puisqu'il paraît contradictoire avec la théorie dominante. Le fait brut n'intéresse donc pas le scientifique. Par contre, lorsque celui-ci pose une question à la théorie, il acquiert un autre statut. [...]
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