"L'inquiétude qu'un homme ressent en lui même par l'absence d'une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était présente, c'est ce qu'on nomme désir". Leibniz, Nouveaux essais sur l'entendement humain.
Le désir est par définition contradictoire, situé entre une source possible de satisfaction et une souffrance liée au manque car caractérisant les rapports de l'homme au monde. Doit-on appréhender le désir, craindre cette chose si abstraite qui nous procure tant de plaisir ? Cette question en entraîne une autre, désirer est-ce nécessairement souffrir ? Un enfant qui a peur du noir évitera à tout prix de se retrouver dans le noir, en allumant la lumière par exemple. De même si l'homme se met à avoir peur de ses désirs il y mettra fin.
S'il est préférable de ne plus écouter son désir par peur, le bonheur consisterait-il à ne plus rien désirer ou alors plus largement doit-on satisfaire tous ses désirs ? On pourrait penser que dès lors que l'on satisfait un désir, une plénitude apparaît. Mais en réalité, le désir n'est-il pas mélange de manque et d'insatisfaction ? Il n'y aurait donc aucun désir réalisable, aucune satisfaction possible ? Pourtant, quand je mange une sucrerie, ne suis-je pas satisfait ? Mais alors, le désir fait-il nécessairement souffrir ? Qu'en est-il en réalité ...
[...] Le seul désir que l'on ne peut détruire, c'est le désir de désir. Reprenons l'exemple du chocolat, ce qui me pousse à le détruire, et à créer un manque, c'est que je sais que ce même manque me poussera à désirer d'autres carrés de chocolat pour le combler : Le seul désir qui ne se détruit pas, c'est le désir de désirer du chocolat. Le désir décrit alors un cercle vicieux entre bonheur éphémère et souffrance durable. Les mots "Désirer" et "Souffrir" peuvent donc être compatibles dans le sens où ; quand l'on désire quelque chose on ressent toujours une insatisfaction, un manque, même après avoir assouvit son désir. [...]
[...] Certaines personnes après avoir perdu leur être aimé, tant désiré, perdent toutes notions du plaisir en se refermant sur le passé, sur le bonheur finit tournant le dos au désir. Ce repli sur soit met en évidence que ces personnes craigne de désirer pour ne plus jamais souffrir. Le désir serait la cause même du contraire du bonheur, d'ou une certaine réticence voir une grande peur. Cette réflexion pose cette interrogation. Faut-il alors renoncer à tous ses désirs ? C'est cette solution que préconise Schopenhauer. [...]
[...] Doit on vraiment avoir peur de tous nos désirs ou juste seulement de certain? Quel élément pourrait rendu être responsable de cette sélection ? Socrate, dans le dialogue platonicien s'interroge sur le sophiste à sa façon avec ironie en invitant à approfondir l'examen du problème de la satisfaction du désir. L'on devrait avoir peur de certains désirs et par conséquent y renoncer. S'il faut manger quand on a faim, se désaltérer quand on a soif, l'on peut désirer sans peur . [...]
[...] C'est la philosophie du Bouddhisme, il faut tout faire pour ne plus souffrir. Le but de la vie devient alors une ascèse et une éthique de vie exigeante qui vise à supprimer la cause fondamentale de toute souffrance : le désir Le sage préfère ainsi une sorte de compromis du désir pour atteindre l'ataraxie, pour eux le réel bonheur. Mais dans notre société moderne l'on est pas obliger d'avoir une pensée aussi "manichéenne" du désir. Les désirs autres que "primaire" ne sont pas aussi nocifs mais plutôt essentiel au réel l'épanouissement de notre vie, pour connaître le bonheur sans peur de la souffrance. [...]
[...] Tout comme dans le désir sexuel, qui fait partie de l'amour. D'ailleurs, Hegel (1770-1831) dans la phénoménologie de l'Esprit, montre que l'objet du désir humain est la possession du désir de l'autre, essaye d'être atteint, entre autres, dans l'acte amoureux. Le désir de posséder le corps de l'autre, de ne faire qu'un, est totalement impossible, car l'autre pense différemment de nous, à des désirs différents, et surtout l'autre est aussi libre que nous. Et le fait que l'on ne soit pas certain des sentiments de l'autre, des pensées de l'autre rajoute encore une impossibilité à la fusion des deux corps durant l'acte sexuel. [...]
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