Annonce du plan : Est-ce que penser par soi-même c'est penser sans les autres ? Est-ce que ce ne sont pas les autres qui exigent de nous que nous pensions par nous-même ? Se priver de la pensée d'autrui, n'est-ce pas alors ruiner la valeur de la pensée ?
[...] Tout homme peut juger par lui-même, faire preuve de discernement. Si nous éprouvons le besoin de penser par nous-même, c'est avant tout parce-que nous nous soucions de la vérité, nous en exigeons toujours d'avantage. Cette exigence de vérité, il nous faut apprendre à la percevoir chez les autres. A partir de là, nous comprenons que nous ne pouvons penser par nous- même si nous ne faisons pas attention, si nous n'avons pas le souci de la pensée des autres. "Penser, dit Alain, c'est faire attention à la pensée des autres". [...]
[...] Transition : Il est difficile de penser par soi-même. Est-ce que cela signifie que ce soit impossible ? II) Penser par soi-même, c'est une exigence qui nous vient d'autrui. Nous pensons toujours avec les autres et devant eux. En fait, la pensée est toujours liée à un contexte communautaire. La réflexion n'est pas naturelle à l'homme, c'est dans le cadre d'un groupe que l'individu est amené à réfléchir. Une pensée authentique engage nécessairement l'action. En ce sens, la pensée va bien au-delà d'un simple rêve ou de la simple imagination. [...]
[...] Pour vaincre les erreurs possibles, il faudra donc penser par soi-même, prendre ses distances. A quelles difficultés se heurte t-on ? A la puissance de la mémoire, la question de l'éducation, des préjugés, aux passions, et à la précipitation et la prévention. Si nous nous méfions du groupe, cette prise de distance entraîne certaines difficultés : le repli sur soi qui entraîne un appauvrissements des informations et surtout aucune confrontation possible, on ne peut donc plus mesurer la valeur de notre point de vue, nous risquons ainsi de ruiner la valeur de notre pensée. [...]
[...] Est-ce seulement possible ? Penser, c'est à la fois sentir, concevoir, imaginer, rêver. Nous sommes ici renvoyés à toutes les activités de l'esprit. Cette pensée-là s'exerce sans aucune référence à quoi que ce soit, sans aucune garantie. Il suffit de se laisser aller pour penser. En ce sens, la pensée est indépendante, nous n'avons pas besoin des autres pour penser. Cette représentation de la pensée nous la retrouvons dans la figure du sage stoïcien, chez Épictète mais aussi chez Marc Aurèle : la sagesse stoïcienne consiste justement dans le fait de se retirer du monde, de cette capacité à se rendre indifférent à l'égard des choses qui ne dépendent pas de nous. [...]
[...] III) Penser avec les avec les autres tout en restant soi-même. On pourrait montrer qu'il y a un rapport de complémentarité entre la pensée commune et notre propre pensée : penser vraiment c'est toujours dialoguer. ( présentation de la méthode socratique ) Le dialogue permet d'échanger des raisons, des arguments. Chacun donne les siennes et accueille celles d'autrui. On se souvient que Socrate ne se présente pas comme un maître mais comme un homme en quête de vérité. Dialoguer c'est mettre en commun des idées, des analyses, des exemples de telle façon que l'on avance ensemble dans la recherche. [...]
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