Tout d'abord nous verrons que notre pensée semble prisonnière de la langue que nous parlons dans le sens où la pensée semble avoir besoin d'elle pour se concrétiser, où le langage semble dénaturer la pensée ou bien même encore la noyer dans un flux verbal. Puis nous envisagerons le fait que le langage semble être au fondement de la pensée, que de plus la pensée tend vers la langue comme vers son achèvement, qu'elle se sert du langage pour s'exprimer (dans le cas de la pensée inconsciente) ou même pour se déguiser (dans le cas du mensonge, de l'ironie) et que le langage permet de faire apparaître un monde de signification. Enfin, nous ajouterons que la langue, de par sa nature, a beaucoup à nous apprendre car elle est la première des connaissances ...
[...] LALLEMAND Carine PHILOSOPHIE DISSERTATION SUJET : Notre pensée est-elle prisonnière de la langue que nous parlons ? Introduction Pour communiquer mes idées à autrui il me faut naturellement recourir au langage, très fréquemment à ma langue maternelle si je veux pouvoir exprimer mes pensées, mes sentiments, mes émotions dans toute leur puissance. Cependant je peux dès lors me demander si la langue que je parle a réussi à retranscrire parfaitement ma pensée ou si elle l'a déformée, réduite, dénaturée La langue que je parle est-elle un moyen d'extériorisation parfait de ma pensée ou bien n'est-elle qu'un moyen rudimentaire d'exprimer la pensée en la dénaturant ? [...]
[...] Troisième partie Dans Le langage et la pensée, H. Delacroix décrit le langage comme un des instruments spirituels qui transforment le monde chaotique des sensations en monde des objets et des représentations La langue est ce qui fait apparaître un monde de signification. Ce qui est remarquable, c'est que l'expression tend d'elle-même vers l'universel. Elle porte vers ce qui est permanent et universel et nous oblige à établir des liens entre les concepts. Si l'on veut pouvoir communiquer il faut en effet lier nos idées selon des rapports établis et non selon notre bon vouloir au gré de notre fantaisie. [...]
[...] Le langage permet à la pensée de se déguiser, mais il permet aussi et on le constate par exemple dans les lapsus, de dévoiler une autre forme de pensée, la pensée inconsciente. Effectivement, les lapsus et autres actes manqués analysés notamment par Freud pour la psychanalyse montrent que la pensée inconsciente tente parfois de s'extérioriser dans la langue. Le langage est alors le principal moyen de découvrir la pensée inconsciente. Il y a ce que j'exprime en ayant conscience de l'exprimer et ce que j'exprime sans en avoir clairement conscience, mais qui joue tout de même un rôle considérable dans l'existence. [...]
[...] Si l'on tient compte de cette hypothèse selon laquelle le langage ne serait pas qu'un moyen d'extériorisation de la pensée mais qu'il en serait le fondement, alors on ne pourrait pas affirmer que notre pensée est prisonnière de la langue que nous parlons, dans la mesure où une chose ne peut pas être prisonnière de ce qui l'origine. Selon Emile Benvéniste, nous pensons un univers que notre langue a d'abord modelé Cela peut en effet s'avérer puisque chez l'homme, l'enfant apprend à parler et à penser en même temps. Comment dans ces conditions notre pensée peut elle se trouver prisonnière de la langue que nous parlons ? [...]
[...] Wittgenstein, dans son œuvre Tractatus logico-philosophicus déclare que "Le langage travestit la pensée. Et notamment de telle sorte que d'après la forme extérieure du vêtement l'on ne peut conclure à la forme de la pensée travestie ; pour la raison que la forme extérieure du vêtement vise à tout autre chose qu'à permettre de reconnaître la forme du corps." Bien souvent il est vrai la langue est maladroite, nous ne pouvons pas trouver les mots justes pour exprimer ce que nous ressentons. [...]
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