Dissertation de Philosophie s'interrogeant sur l'origine du mal et sa relation avec l'homme.
[...] Cependant, il convient de distinguer le fait d'être l'origine du mal et celui d'être responsable du mal. Le mal peut être en puissance chez l'homme, mais pas forcément l'être en acte. Cette remarque modifie considérablement les enjeux de la recherche. En effet, même si l'on en arrive à la conclusion que l'homme est l'origine du mal, les conséquences de cette dernière ne seront pas défavorables à l'homme. Au contraire, il peut s'avérer gratifiant de prouver que l'homme est l'origine du mal puisqu'en tant que tel il serait libre de faire ou non le mal, il pourrait choisir la manière de se comporter face à cette potentialité. [...]
[...] Nous verrons dans une première partie qu'une telle recherche est légitime à condition de savoir ce que l'on recherche précisément : de pouvoir justifier cette recherche pour ne pas que celle-ci soit un acte gratuit. Nous constaterons ensuite qu'en réalité, de par la nature même du mal, notre recherche ne peut être qu'infructueuse. A priori, faire une telle recherche serait reconnaître qu'il est possible que l'homme soit l'origine du mal. Ceci semble détestable d'un point de vue moral : l'homme origine du mal, c'est l'homme origine des péchés, de la misère, de la violence, voire de la guerre, des crimes C'est l'homme origine de sa propre perte. [...]
[...] En effet, même si l'homme n'est pas l'origine du mal, il peut en faire l'expérience et l'appréhender. Ceci signifie que l'on pourrait faire l'apprentissage du bien et du mal et que discerner ces deux notions pourrait faire l'objet d'un enseignement. C'est d'ailleurs l'un des objectifs de l'éducation qui vise, comme l'a explicité Kant dans son Traité sur l'éducation, à faire passer un individu hétéronome à une personne autonome ; entendons par là, individu qui soit capable de se donner sa loi pour agir, qui ne soit pas sous la tutelle d'aucune volonté qui lui interdirait ses actes. [...]
[...] Ainsi, chaque être humain a une relation au mal spécifique, qui lui est propre. L'homme étant un être de projet (Sartre), il ne peut y avoir de mal que par rapport à une certaine finalité. Chaque homme se projette dans une situation où il serait heureux, pour atteindre cette fin, il met en œuvre une série d'actions, il considère alors le mal dans tout ce qui vient faire obstacle à la réalisation de son désir. De façon similaire, le rocher peut être un obstacle pour qui veut traverser un sentier sur lequel se rocher est immobilisé, ou constituer un excellent promontoire pour qui souhaite admirer un paysage ; une valeur morale est placée comme un bien pour une certaine personne tandis que c'est un mal pour une autre. [...]
[...] Pour savoir s'il est légitime, nécessaire ou non de chercher en l'homme l'origine du mal, il convient de s'accorder préalablement sur la valeur du mal. Si l'on place celui-ci comme valeur universelle, humainement partagée, alors il est clair qu'une telle recherche doit être effectuée car le résultat de celle-ci donnera toute sa dignité à l'homme, en lui reconnaissant une liberté d'action, une conscience morale et une responsabilité. Lorsque l'on appréhende le mal à l'échelle de l'individu, on se rend compte que celui-ci peut placer ou non en autrui l'origine du mal en fonction du but qu'il vise à atteindre. [...]
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