Le jugement d'autrui ne peut-il pas constituer une entrave à ma liberté ? Mais ma propre liberté ne nécessite-t-elle pas cependant autrui ? Ne serait-il alors pas possible d'être à la fois ouvert au jugement d'autrui et libre ? (...)
[...] Pour rester libre, il faut donc qu'autrui nous reconnaisse, nous accepte dans notre différence, mais aussi comme semblable. Conclusion Ainsi être indifférent au jugement d'autrui permet de décider d'agir sans contrainte, c'est donc être libre mais cette liberté exige un moi conscient de lui-même que seul autrui peut permettre. Être libre et prendre en considération le jugement d'autrui est cependant compatible à condition d'être actif, au vif des propos d'autrui et d'être reconnu par lui en tant qu'être à part entière. On ne peut donc être indifférent au jugement d'autrui qui est indispensable. [...]
[...] Sartre disait même : Je suis comme autrui me voit Par cette formule, il souligne que nous ne sommes rien si les autres ne sous reconnaissent pas. Autrui a en effet un rôle dans la formation de soi. Sartre prend l'exemple de la honte. J'ai honte de ce que je suis, disait- il, mais je n'ai pas honte seul devant quelqu'un. J'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui. Comme il y a autrui, je suis capable de porter un jugement sur moi-même Ainsi, la conscience de soi, la connaissance de sa propre conscience nous est d'abord révélée par autrui. [...]
[...] Ne serait-il alors pas possible d'être à la fois ouvert au jugement d'autrui et libre ? L'indifférence et la vraie liberté Autrui si définit traditionnellement comme étant mon alter ego : il semble en effet égal par rapport à ce que je suis et il me ressemble, je lui prête donc une pensée, une affectivité de même nature que les miennes. Il est à la fois le même et l'autre. C'est ainsi que lorsqu'il me regarde, me juge sur ce que je fais, sur ce que je pense, je me sens mal à l'aise car je veux plaire à autrui. [...]
[...] Or, n'est-ce pas autrui qui puisse donner un sens à ma liberté ? N'est-ce pas lui qui puisse montrer que je suis réellement libre ? II) L'indifférence et l'ignorance L'esprit libre est avant tout un esprit autonome. Sa liberté doit nécessairement pour exister s'incarner dans des actes, dans des choix. On ne peut pas dissocier l'esprit libre de la réalisation de soi-même. Dans nos choix, nos gestes, nos actes, ce qui s'exprime c'est notre vie intérieure, c'est l'adhésion à certaines valeurs. [...]
[...] L'indifférence ç autrui serait au contraire nier son être, ne pas se découvrir en tant qu'être et ne pas se connaître soi-même. N'est-il pas cependant possible d'être ouvert au jugement d'autrui et garder son pouvoir de décision ? III) La liberté conciliée au jugement d'autrui Être indifférent au jugement d'autrui, c'est être sans contrainte, décider selon son libre-arbitre, mais c'est aussi perdre la connaissance et la reconnaissance qu'apporte autrui. Ne peut-on pas cependant prendre en considération le jugement d'autrui et être libre ? [...]
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