Disstertation philosophique sur le sujet suivant : Inconscient est t-il une théorie ou une réalité ? Le sujet est amplement expliqué et développé en 5000 mots environ.
[...] Ces faits qui restent scandaleux pour chacun, même si on en accepte la généralité pour les autres, n'éclairent pourtant pas la nature de la sexualité, car celle-ci n'est connue que par la pulsion, qui est toujours partielle ; pulsion qui est prise dès le principe dans les rets du langage. La question se pose alors, au regard de l'inconscient, du rapport entre sexualité et langage. Pour tenter d'élucider ce nœud aussi difficile qu'inévitable, on peut d'abord suivre Freud. Dès qu'il approfondit sa conception de la pulsion, il est amené, par exemple dans son article sur l'inconscient (Métapsychologie), à analyser les phénomènes de langage : Dans l'inconscient la pulsion ne peut être représentée que par la représentation. [...]
[...] Il faudra introduire entre autres, pour différencier les moments temporels, la notion d'intensité. Au lieu de penser le temps sur le modèle du temps sidéral où chaque élément a la même valeur, le discours inconscient contraint d'admettre des accentuations différentielles qui en modifient la structure. De plus l'analyse conduit à constater que c'est seulement après-coup (notion freudienne isolée par Lacan) qu'un événement passé devient en réalité événement. Telle situation dont la complexité à elle seule prouve qu'elle n'a pu être perçue par un enfant de un an et demi, reçoit à quatre ans une expression verbale, mais n'est saisie que vingt ans plus tard pendant la cure. [...]
[...] Autre perspective, celle des Trois Essais sur la théorie de la sexualité. Freud y souligne que la sexualité humaine marquée par l'interruption de la période de latence subit un dysfonctionnement qui la distingue radicalement de la sexualité animale et la met directement en rapport avec la civilisation dont le langage est au principe. Parce que l'homme parle, la sexualité ne va pas de soi et, à l'inverse, parce que la sexualité humaine est soumise à des avatars allant de la perversion à la sublimation en passant par la névrose, le langage est possible. [...]
[...] Le moi, entendu comme instance du système perception-conscience, n'est qu'un clown de cirque qui, par ses gestes, cherche à persuader l'assistance que tous les changements qui se produisent dans le manège sont des effets de sa volonté et de ses commandements (Cinq Leçons sur la psychanalyse) ; ou encore il n'est qu'un cavalier qui conduit son cheval là où celui-ci veut aller. Il en résulte que la fonction principale du moi conscient par rapport à l'inconscient est celle de la méconnaissance. Cette fonction apparaît, par exemple, dans le rêve où les pensées latentes, celles qui portent le désir inconscient, sont rendues méconnaissables dans le contenu manifeste qui constitue le récit du rêve produit à l'état de veille. Mais, cet exemple le prouve, la méconnaissance est un terme qui traduit non une relation lâche et indistincte, mais un rapport strict et définissable. [...]
[...] C'est dire que toute expression peut être considérée comme lieu où l'inconscient parle, même si on s'emploie à l'y faire taire. Ici, comme dans le rêve ou le mot d'esprit, ce sont les lacunes ou les malformations du discours conscient qui renseignent sur les désirs inconscients de celui qui le tient. Dire que l'inconscient parle en tout discours, c'est affirmer équivalemment qu'il n'existe pas de discours qui soit parfaitement cohérent et sans faille, qui ne comporte aucune faute de raisonnement et aucun contresens. [...]
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