Partant de ce qu'il a localisé comme se situant au plus bas de l'échelle des raisons dans le traité 45 (le précédent) il prend pour hypothèse que tous les êtres, tout ce qui est contemple, mais sans que toutefois tout ce qui est ait toujours cette propriété de contempler la réalité en elle-même. Rappelons (Cf. cours.) que contempler ce qui est son origine c'est toujours et en même temps acquérir la possibilité de produire soi même de l'existence. Toutefois plus ce que l'on contemple est éloigné du principe premier, ou autrement dit, plus il y a entre une entité contemplative et l'Un un nombre important d'entités contemplatives intermédiaires, plus alors ce qu'elles produisent perd en qualité de contemplation (...)
[...] En effet si cette puissance première, ce point d'appui, était mobile il ne serait pas une puissance première. Or ce que nous cherchons est justement ce qui est premier pour la nature (φυσισ), ce qui constitue son point d'appui. Le logos est, dit-on, immobile. Or la nature se meut. Le logos = ce qui est immobile. La nature = mobile, mais doit avoir un point d'appui immobile. En outre un logos, puisque c'est le logos qui a la propriété d'être immobile. La nature est totalement mouvante ? Alors le logos qui la produit se meut aussi. [...]
[...] A lire le traité jusqu'au chapitre 9 il semblerait que l'on ait atteint le plus haut sommet de la contemplation avec la description qu'il y est fait de l'intellect (l'intelligence). S'il y a une réalité d'où procède l'intelligence (et il y en a une qui est l'Un ou le Bien) cette réalité ne sera donc pas contemplation puisque la contemplation procède de l'intelligence. A partir du chapitre en effet, le terme lui même de contemplation n'est plus prononcé une seule fois. Il y a donc une discontinuité entre les réalités qui ont été énoncées jusqu'ici (qui sont toutes des contemplations plus ou moins parfaites) et la réalité suprême. [...]
[...] En résumé la raison qui nous avait fait monter jusqu'à l'intelligence est la suivante : la contemplation intellectuelle seule est imparfaitement une ; et ce qui nous force à aller au delà, est le fait que cette unité n'est point parfaite. Ne faudra-t-il pas alors concevoir l'Un comme une identité si parfaite du connaissant et du connu que toute trace de dualité y aura disparu ? Dans ce cas l'Un serait encore une contemplation, et comme le modèle même de la contemplation, c'est à dire l'intellect. [...]
[...] L'action productrice, en un mot, n'ajoute rien à la contemplation ; elle est plutôt le résultat de sa déchéance. Chapitres 5 et 6. L'Ame Sous sa plus haute forme elle contemple l'intelligible et répand au dessous d'elle des images de sa contemplation, qui sont les âmes inférieures. Celles-ci, partout présentes, ne vont-elles pas agir et sortir ainsi de la contemplation ? L'action est une contemplation retardée ; on n'agit qu'en vue de contempler ; l'âme n'agit que pour posséder un bien qu'elle ne possède pas. [...]
[...] Ainsi l'âme a une partie qui est en haut, près de l'intelligible, et des parties inférieures qui, en se multipliant, gardent ce qu'elles peuvent de la contemplation de la partie supérieure. (ch.5) En résumé toutes les formes de l'existence depuis la l'existence intellectuelle supérieure jusqu'à celle d'une plante sont des formes de la pensée, et l'adéquation est complète entre la notion d'existence et celle de contemplation. (ch.8) Il reste cependant, après cela, à résoudre la plus grande des difficultés, en mettant l'accent sur l'un des paradoxes les plus violents qu'ait jamais connu la philosophie. [...]
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