Dissertation de Philosophie sur l'inconscient psychique. Rend-t-il impossible toute morale ?L'inconscient psychique rend-il impossible toute morale ? Existe-t-il un "autre moi" qui me gouverne sans que je le sache et qui m'ôte toute responsabilité dans la conduite de mon existence ?
[...] Ce qui apparaît d'abord, c'est que l'inconscient psychique, tel qu'on peut le comprendre chez FREUD, constitue un déterminisme qui ruine l'unité du sujet et rend impossible toute morale. Le mot "inconscient" avec FREUD cesse de désigner ce qui n'est pas actuellement présent à la conscience mais qui peut le devenir grâce à l'effort de la mémoire; il ne désigne pas non plus des phénomènes plus ou moins obscurs ou confus en raison de la faiblesse de nos connaissances. Il désigne un lieu psychique autonome. [...]
[...] L'inconscient psychique rend-il impossible toute morale ? On ne peut m'imputer au titre de la responsabilité morale que les actes que j'ai délibérément, consciemment voulus. Certes, des éléments s'exercent à l'intérieur de circonstances qui peuvent être des empêchements et atténuer ma responsabilité, sauf si j'ai auparavant manifesté une complaisance coupable avec ces circonstances. Mais si l'inconscient est une réalité ayant ses règles propres, qui m'échappent, et détermine mes actes conscients, comment parler encore d'un sujet libre et responsable ? N'y il pas en moi comme un "autre moi" qui me gouverne sans que je le sache et qui m'ôte toute responsabilité dans la conduite de mon existence ? [...]
[...] SARTRE reproche ainsi à la psychanalyse de faire de l'homme normal, et non seulement du malade, un irresponsable mû par des forces obscures. En réalité ma liberté est infinie, je peux à tout moment me choisir. Ainsi pour préserver la responsabilité morale et la liberté, ces philosophes sont conduits à rejeter la conception freudienne de l'inconscient puisqu'elle détermine à mon insu ma conduite et mon existence On peut cependant se demander si, pour mieux la refuser, ces philosophes n'ont pas schématisé et durci la pensée de FREUD au point de la déformer Les résultats thérapeutiques de la psychanalyse réels même s'il ne faut pas les surestimer, ainsi que la fécondité de l'apport du FREUD sur la question du rêve ne nous font-ils pas un devoir de pousser plus avant la réflexion ? [...]
[...] Il s'agissait pour nous de réfléchir au poids de l'inconscient psychique dans sa liaison avec la liberté et la responsabilité. Même si la doctrine freudienne inscrit le psychisme dans le déterminisme ce qui peut paraître inquiétant, elle ne l'enferme pas dans la fatalité. Le moi est plus complexe et la liberté moins facile qu'on ne pouvait spontanément le penser, mais l'exigence morale demeure et peut être honorée. L'inconscient psychique ne rend pas impossible toute morale. Pour être efficace, y compris dans son comportement moral, l'homme doit agir en connaissance de cause, sans illusion mais aussi sans renoncement. [...]
[...] Comment un sujet ainsi divisé, et comme commandé de l'intérieur, pourrait-il être dit responsable de ses choix, être une personne morale ? Faut-il alors, pour qu'une morale soit possible restaurer le sujet et renoncer à la conception freudienne de l'inconscient ?C'est ce que certains philosophes n'ont pas hésité à faire. Pour ALAIN par exemple, le freudisme a chosifié l'influence du corps sur l'esprit. Le corps fonctionne et n'est porteur d'aucune intention particulière; il a une influence sur nous, mais nous ne sommes pas responsables des mouvements du corps. [...]
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