Si se connaître soi-même était connaître chaque recoin de sa pensée, chacun de ses désirs, chacune de ses peurs et chacun de ses goûts alors quoi de plus facile pour l'homme, qui plus est, libre penseur, que de se définir soi-même ? De prime abord, aucun obstacle ne semble pouvoir empêcher de fournir une réponse à cette question (...)
[...] Maintenant, si l'on considère que cela revient à savoir pourquoi j'aime écouter AC/DC et pourquoi j'ai la hantise de rouge alors cette connaissance parait impossible. En effet, il est des désirs et des souvenirs que l'on refoule. Nous ne savons pas que ces souvenirs existent, nous ne ressentons pas ces désirs ; cependant ils sont bien là, bien présents. Il m'est absolument impossible de les verbaliser. Ils sont enfouis dans ce que l'on appelle notre inconscient. Ce phénomène est particulièrement visible lors des spectacles d'hypnose de cabaret assez impressionnants. [...]
[...] En réalité, par honnêtement il faut entendre consciemment ; dès lors se pose le problème de l'inconscient. Inconsciemment nous n'allons pas voir certain de nos défauts, de nos travers. Pour pouvoir les observer, il faudrait pouvoir sortir de son corps, s'asseoir sur un banc et puis s'observer. Doutant que ceci soit possible, il nous reste néanmoins la possibilité de remarquer comme, lorsque nous nous observons dans les films de vacances de nos amis, nous ne nous reconnaissons pas. Et ce sincèrement. [...]
[...] Comprendre autrui c'est aussi le comprendre par la parole, par le dialogue. Quand je parle à autrui, mes mots ont autant de sens que mes silences. Je ne lui récite pas simplement de la prose, mais je la lui dis. La version écrite de ce que je dis à autrui n'a pas tout à fait le même sens que lorsque je la dis. Je l'invite à comprendre mes mots et mes silences. Ce que je dis à autant, si ce n'est plus, de sens que ce que je ne dis pas. [...]
[...] Et par conséquent le meilleur moyen d'appréhender l'autre ne serait-il pas de me connaître moi-même ? La distance qui me sépare de l'autre est précisément celle qui peut me manquer, celle qui semble nécessaire à une bonne connaissance de moi-même. Elle est le fossé qui me sépare de moi- même et peut, enfin, permettre une vision objective de moi. En effet, l'écart que possèdent les autres envers nous-mêmes, leur permet de pouvoir nous observer d'une manière différente, plus objective. Ils se retrouvent à la place à laquelle nous sommes lorsque nous nous voyons dans un film. [...]
[...] Nous nous rendons compte, alors, que l'homme se définit aussi par son inconscient, et que celui-ci joue un rôle d'importance. A cet instant comment puis-je me connaître moi-même, si, d'après ma constitution psychique je ne peux accéder à des informations primordiales sur moi-même ? Il semblerait que cela ne soit guère possible. Par le caractère subjectif de cette autoanalyse qu'est la quête de la connaissance de soi, et par la barrière qu'est l'inconscient ; se connaître soi-même semble bien plus compliqué qu'il n'y aurait paru. [...]
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