Nous insisterons surtout sur la notion d'« effet naturel ». L'auteur signale par ce terme une conséquence nécessaire de la pratique du commerce.
Tout comme la chaleur est l'effet naturel du feu, le commerce implique la paix. Il s'agit d'un rapport de causalité nécessaire, tel qu'il se rencontre dans les phénomènes naturels. Or il ne s'agit pas ici de phénomènes naturels : le commerce implique l'action de l'homme et une forme de civilisation, dont l'argent est une pièce centrale (le texte le montre plus bas) (...)
[...] La question se pose surtout au sujet des vertus morales La fin du paragraphe en dit plus. C. La dignité ne se vend pas De fait, l'homme ne participe pas aussi bien à l'union de commerce que les nations. Les vertus morales correspondent à ces plus petites choses, celles que l'humanité demandent Le terme moral provient de mœurs Nous savons que la forme de la civilisation change et que les m.urs désignent les conduites humaines. Mais il existe des normes qui s'imposent aux conduites humaines, qui définissent l'humanité. [...]
[...] Ainsi, la civilisation du commerce produit l'esprit de commerce. Mais l'esprit de commerce est une façon de penser, qui engendre à son tour des façons d'agir et de sentir, des mœurs. Or une certaine façon de sentir et d'agir est particulièrement frappante dans une société dans laquelle règne l'esprit de commerce : celle qui est relative à la justice. La justice, c'est traditionnellement rendre à chacun ce qui lui est dû. Cela reste un mot ouvert à diverses interprétations. Or, dans une société de négoce, on en donne une interprétation très étroite : il s'agit de rendre à la victime ce qui lui est dû en argent, ou ce qu'on lui a volé et rien d'autre, on indemnise On restitue à la victime l'équivalent d'une marchandise. [...]
[...] Cette notion est fondamentale (au sens propre de fondement ou principe de la réflexion), elle désigne la motivation générale des actions des hommes dans une certaine forme de civilisation. Toutes nos actions s'expliquent par l'intérêt que nous trouvons à les conduire. La recherche de son intérêt est une forme de désir, qui privilégie la réalisation de l'individu. Il s'agit pour un individu de reconnaître ce qui lui est avantageux, relativement à la conservation de sa vie, mais aussi relativement à son bien-être ou à la satisfaction de certaines passions. Le négoce implique un échange des intérêts (vendre, acheter). [...]
[...] L'auteur ne précise pas quelles sont ces normes. L'important est de comprendre que dans une société où triomphe l'esprit de commerce, puisque tout doit être négocié, on négocie ces normes elles-mêmes. Or l'assistance à une personne en danger, par exemple, ne saurait être à proprement parler l'objet d'une convergence d'intérêts : certes, la victime a tout intérêt à acquérir le concours du sauveur, et le sauveur, intérêt à vendre son secours. Mais cette conduite est prescrite non pas par l'intérêt d'argent, mais parce que nous sommes des hommes, et que l'assistance mutuelle est un devoir, une norme qui définit l'humanité. [...]
[...] La paix est l'effet du commerce. Cette paix se substitue à la guerre que se faisaient auparavant les nations. L'établissement de la paix met-elle un terme à toute forme de discorde ? Il faut distinguer dans une nation l'ensemble et les individus qui la composent. On constate alors que l'union des peuples n'est pas nécessairement l'union des individus particuliers Leurs sorts respectifs pourraient bien n'être liés qu'en partie. B. Esprit de commerce et négoce Nous avons vu que l'intérêt expliquait, dans une certaine forme de civilisation, l'ensemble des actions humaines. [...]
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