L'être humain, parce qu'il est doué d'une conscience, est le seul animal à savoir qu'il mourra un jour. Il est donc le seul pour qui mourir constitue un insoluble problème : lui seul peut imaginer sa propre fin, lui seul est conscient qu'elle peut survenir à tout moment, de manière tardive ou peut-être prématurée. "C'est le temps qui nous sépare de la mort, c'est le temps qui nous y conduit". Car tout ce qui vit naît et meurt. La mort n'existe que parce qu'il y a la vie, la vie n'existe que parce qu'il y a la mort, comme le jour n'existe que parce qu'il y a la nuit et comme l'hiver succède à l'automne. La mort est donc la suite logique de toute naissance. "En acceptant de donner la vie, on doit accepter de donner la mort. On donne les deux en même temps" nous dit très justement Renée Sebag-Lanoë.
C'est ce caractère d'absolue inéluctabilité de la mort qui éveille chez l'homme une anxiété telle qu'il préfère reléguer cette question aux oubliettes. En effet, même si certains refusent de l'admettre, tout de monde a peur de la mort. Et pourtant, selon Epicure, elle ne nous concerne pas : "Le plus effrayant des maux, la mort, ne nous est rien, (...) : quand nous sommes, la mort n'est pas là, et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes pas". Ne nous empoisonnons donc pas l'existence à faire de la mort une obsession.
Facile à dire ! Nous assistons à l'évolution intensive de la science, à l'avancée gigantesque de la technologie, nous sommes même capables d'améliorer, voire de modifier le patrimoine génétique de l'être humain. Mais la mort demeure un mystère...
Raymond Moody, philosophe et médecin américain, publie, en 1975, un ouvrage qui connut un énorme succès, "La vie après la vie" dans lequel il rassemble une série de témoignages de personnes qui, en état de mort clinique, ont vécu une Near Death Experience. Ces gens déclaraient être délivrés de la pesanteur ; ils flottaient au-dessus de leur corps et pouvaient se déplacer comme bon leur semblait, les murs ne constituant plus un obstacle. Ils avaient été aspirés à grande vitesse dans un long tunnel avant de rencontrer une lumière intense et pleine d'amour. A leur "retour", ils avaient pu décrire la couleur des vêtements de personnes qu'ils n'auraient pu voir et rapporter des conversations qui s'étaient tenues auprès d'eux alors qu'ils étaient totalement inconscients (...)
[...] Même si nous croyons à une vie après la mort, c'est cette vie-ci que nous désirons prolonger et, de ce fait, échapper à la mort. Ce qui nous terrorise, c'est cette extinction définitive de tout ce qui a constitué notre moi la disparition de notre petit monde à nous ; la mort vient briser notre vie et couper les liens que nous avons avec ceux que nous aimons, notre famille, nos amis Nous redoutons d'abandonner ce je de quitter tout ce qui nous est familier, les gens qui nous entourent, la maison et les objets auxquels nous nous sommes attachés. [...]
[...] Et pourtant, selon Epicure[3], elle ne nous concerne pas : Le plus effrayant des maux, la mort, ne nous est rien, ( ) : quand nous sommes, la mort n'est pas là, et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes pas Ne nous empoisonnons donc pas l'existence à faire de la mort une obsession. Facile à dire ! Nous assistons à l'évolution intensive de la science, à l'avancée gigantesque de la technologie, nous sommes même capables d'améliorer, voire de modifier le patrimoine génétique de l'être humain. [...]
[...] Nous savons donc encore bien peu de choses sur la mort, sur ce qui se passe pendant et surtout après elle. Jamais pourtant elle n'a été autant l'objet de recherche scientifique. Déjà en 1964, certains commencent à nourrir l'espoir de pouvoir vaincre la mort par la cryogénisation. Robert Ettinger, professeur de physique, prétend en effet qu'il est possible de conserver le corps humain dans de l'azote liquide à une température très basse tournant autour des dans le but de le ressusciter. [...]
[...] Il y a des morts douces et sans agonie où l'être humain s'éteint tout doucement, telle une bougie qui arrive en bout de course, ce qu'on appelle une belle mort. Il y des morts subites et violentes, dues à une crise cardiaque ou à un accident de la route. Certains meurent avec, auprès d'eux, un proche qui les aide à passer ce cap difficile ; d'autres attendent la mort seuls, dans une chambre d'hôpital. Comment cela se passera-t-il pour nous ? [...]
[...] La mort, tout comme la vieillesse, sont des processus naturels liés à la vie elle-même. Si un enfant a vu vieillir son grand-père, il acceptera d'ailleurs sa mort comme faisant partie de l'ordre des choses. Examinons maintenant quelques-unes des raisons pour lesquelles l'être humain éprouve une telle épouvante face à la mort, au point qu'il préfère éviter cette question ; pourquoi nous passons notre vie à la chasser un peu plus loin de nous, comme un moustique importun Notre peur irrépressible est, à mon sens, la crainte de l'inconnu. [...]
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