Si le désir porte sur le non-Moi "naturel", le Moi sera donc "naturel" lui aussi. Le moi créé par la satisfaction active d'un tel désir aura la même nature que les choses sur lesquelles porte ce désir: ce sera un moi "chosiste", un moi seulement vivant qui ne pourra se révéler qu'en tant que sentiment de soi.
Pour qu'il y ait conscience de soi il faut donc que le désir porte sur un objet non naturel, sur quelque chose qui dépasse la réalité donnée.
Or la seule chose qui obéisse à cette propriété est le Désir lui même en tant qu'il est la manifestation d'une absence, d'un réel non donné, non naturel. Il est en effet essentiellement autre chose que la chose désirée [...]
[...] Autrement dit l'être même de ce Moi négateur sera devenir, et la forme universelle de cet être ne sera pas l'espace, mais le TEMPS. Son maintien dans l'existence signifiera donc pour ce moi "ne pas être ce qu'il est et être (c'est à dire devenir) ce qu'il n'est pas." Il sera (dans l'avenir) ce qu'il est devenu par la négation (dans le présent) de qu'il était (dans le passé), cette négation étant effectuée en vue de ce qu'il deviendra. Nous avons vu que le désir humain doit porter sur un autre désir, car seul le désir est non-naturel, car négateur. [...]
[...] Le moi créé par la satisfaction active d'un tel désir aura la même nature que les choses sur lesquelles porte ce désir: ce sera un moi “chosiste”, un moi seulement vivant qui ne pourra se révéler qu'en tant que sentiment de soi. Pour qu'il y ait conscience de soi il faut donc que le désir porte sur un objet non naturel, sur quelque chose qui dépasse la réalité donnée. Or la seule chose qui obéisse à cette propriété est le Désir lui même en tant qu'il est la manifestation d'une absence, d'un réel non donné, non naturel. Il est en effet essentiellement autre chose que la chose désirée. ( Il faut donc que le Désir porte sur un autre Désir. [...]
[...] Le premier homme qui rencontre pour la première fois un autre homme s'attribue à lui-même déjà une réalité et une valeur autonomes, absolues. La valeur qu'il s'attribue peut être illusoire. L'idée qu'il se fait de lui- même peut être fausse ou folle. Pour que cette idée soit une vérité il faut qu'elle révèle une réalité objective, c'est à dire une entité qui vaut et existe non pas pour elle-même , mais encore pour des réalités autres qu'elle. Dans le cas en question, l'homme pour être vraiment, véritablement homme, et se savoir tel, doit donc imposer l'idée qu'il se fait de lui-même à d'autres, et dans le cas limite, à tous les autres. [...]
[...] La conscience-de-soi existe en soi et pour soi ( ) elle existe (en soi et pour soi) pour une autre conscience-de-soi c'est à dire tant au niveau du fait qu'elle soit là (en soi) qu'au niveau de ce qu'elle tient d'existence dans le devenir (pour soi). Elle n'est là véritable, qu'en tant que reconnue comme telle. Et elle ne perdure et ne progresse (elle n'est pour soi) que selon la même condition de reconnaissance. Le Maître ne demeure tel que dès lors qu'il est reconnu comme tel. Et de même pour l'esclave, qui ne changera de position que dès lors que le concept de liberté émergera dans sa conscience, ce qui est conditionnée par le fait qu'il soit reconnu comme esclave par le maître. [...]
[...] Cette évolution rend d'abord manifeste l'aspect de l'inégalité des deux consciences de soi (c'est à dire des deux hommes qui s'affrontent en vue de la reconnaissance). En d'autres termes elle rendra manifeste l'expansion du moyen terme (qui est la reconnaissance réciproque et mutuelle) dans les deux points extrêmes de l'affrontement. Le point extrême est l'unilatéralité de la reconnaissance après la lutte. DE prime abord la conscience-de-soi est exclusive de l'autre. Elle Etre- pour-soi-et-indivis, identique à elle-même par l'acte d'exclure d'elle tout ce qui est autre qu'elle. [...]
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