Notre question porte sur la possibilité d'imiter sans une quelconque restriction. On peut donc se demander, à l'image de la philosophie d'Aristote, si imiter appartient au propre de l'homme, si c'est naturel et universel, alors que Platon identifiait les choses sensibles en tant qu'origines de cette action. Selon lui, imiter détourne l'esprit de la vérité, tel un procédé qui suscite l'intérêt selon les apparences.
[...] Peut-on tout imiter ? Introduction Imiter, cela signifie faire comme l'autre. Mais, cette définition est beaucoup trop générale. En effet, imiter se fait sous des formes multiples qui exigent ou non certaines capacités et fait partie intégrante de notre société. Concernant le verbe « imiter », il a pour étymologie le latin « imitari » ayant pour signification « reproduire par imitation, être semblable à, représenter (pour une peinture) ». « Peut-on » signifie « a-t-on la possibilité de » ou encore « être capable de » mais renvoie également à la question « a-t-on le droit ». [...]
[...] Dès lors, pour y répondre et afin d'établir l'existence possible d'une limite à l'action d'imiter, nous envisagerons premièrement l'imitation selon Aristote, c'est-à-dire en tant que substance de l'homme et deuxièmement, selon Platon, tel un moyen de dévier de la vérité. Imiter, le propre de l'homme ? Au préalable, disposer naturellement de la tendance à l'imitation comme selon Aristote confère à l'action un caractère entier inévitable. Il s'agit d'une source naturelle de plaisir. Par exemple, à partir du moment où imiter la nature constitue une source de bonheur et de satisfaction morale, cela représente le commencement de tous les arts. Et cette faculté, selon Aristote, elle est propre à l'homme. [...]
[...] Il s'agit d'une rencontre entre notre esprit et le beau dans toute sa pureté, en accord avec notre âme. Ainsi, Aristote voit en l'homme une espèce qui imite par nature donc susceptible de tout imiter. Il convient de rappeler que la nature concerne tout ce qui existe dans l'univers. Cela confère la possibilité de tout imiter puisque c'est en l'homme qu'elle réalise son oeuvre. Nous aimons savoir, telle est notre essence de vouloir connaître tout ce qu'elle nous apprend dont l'imitation en premier lieu qui nous procure du bien-être. [...]
[...] Imiter, procure donc du plaisir. Il ne s'agit donc point de copier car l'aboutissement n'est pas stérile mais bien plus profond que cela. Présenter sa propre vision Dès lors, ce type de révélation pure pourrait s'appliquer à tout. Cela n'a pas d'importance d'obtenir une copie exacte du réel dépourvue de toute valeur. En effet, tout artiste souhaite a priori présenter sa propre vision du monde, faire partager une émotion, quelle que soit sa dimension artistique même l'enfant qui imite. En effet, l'homme a toujours ressenti une vive émotion à l'égard de la nature visible mais quelque part dotée d'une certaine imperceptibilité. [...]
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