*Dissertation de philosophie niveau terminale sur le sujet suivant : Peut-on tirer des leçons du passé historique? cf Hegel et Todorov.
[...] Notre incapacité à regarder les problèmes présents en face est amplifiées par ce continuel rappel du passé historique. Lorsque nous déplorons les atrocités des régimes totalitaires que le XXème siècle a pu voir s'imposer, les milliers/millions de victimes des deux dernières guerres mondiales ou encore l'inhumanité et l'abomination des camps de la mort, nous ne regardons pas ce qui se passe aujourd'hui. Le passé nous rend vigilant à l'égard des acteurs du passé mais pas de ceux du présent. Nous pouvons ainsi dire que le rôle de mémoire, même si il peut permettre le souvenir impérissable des actes passés n'implique pas nécessairement que nous en tirions des leçons sur le présent. [...]
[...] Nous pouvons nous trouver confronté à des faits nous paraissant semblables sans pour autant faire le choix des mêmes décisions pour la résoudre. Les époques et les peuples présentant des croyances, des époques et des ressources différentes, jamais une solution ne peut apparaître comme absolument la meilleure dans tous les cas de figures. Une leçon de l'histoire ne devient pas une vérité générale applicable dans toutes les situations à venir. L'actuel existe ainsi pleinement indépendamment de ce qui la précède et, même si au premier abords l'histoire nous apparaît comme un secours, un puits sans fond de vécus et de réponses à des situations, elle n'existe qu'en tant qu'elle même soit comme le souvenir des faits passés. [...]
[...] L'histoire est ce qui donne un passif, un socle commun à un peuple. Elle est ce qui permet l'unification de l'individu au groupe. Les leçons de l'histoire ne peuvent être perçues comme un modèle absolue à la résolution des problèmes actuels mais nous ne pouvons cependant nier qu'elles offrent la possibilité de développer un regard critique sur le monde, de dresser l'esquisse d'une morale qui tente de condamner ce qui doit l'être. [...]
[...] Il semble communément admis que nous ne devons pas oublier le passé et qu'une société se construit sur son passé historique. Ainsi, c'est par la réactualisation permanente de celui-ci que nous pensons pouvoir faire vivre, revivre, la mémoire de ce qui fut. Il est aujourd'hui impensable de ne pas célébrer, commémorer, certains événements, dates, acteurs de l'histoire. Par ce rappel du temps passé, nous semblons vouloir légitimer nos agissements actuels : le devoir de mémoire n'est effectivement que la tentative d'une société de ne pas oublier et de tirer des leçons d'un souvenir que nous érigeons comme modèle à suivre/ne pas suivre. [...]
[...] Peut-on tirer des leçons du passé historique ? L'histoire fait partie intégrante de notre culture. Toujours révélatrice des vécus des communautés humaines, c'est souvent par son prisme que, communément, nous pensons pouvoir tirer des leçons du passé. Il faut toutefois différencier deux formes d'histoire : le récit historique (qui consiste en une analyse du passé par l'historien) et l'histoire comme un présent qui se réactualise sans cesse, une histoire en cours de se faire. Si nous assistons à la réalisation de la seconde, l'histoire du récit historique quant à elle (et bien qu'elle repose sur un travail de recherche et nécessite une exigence de vérité) nous demeure obscure puisque nous n'avons qu'accès à son interprétation. [...]
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