Léonard de Vinci, sensible, insensible, Platon, art, John Locke, la République, romantisme, raison, esprit, Artémis d?Éphèse, XVIIIe siècle, Chateaubriand, René 1802, Adam Smith, Lamartine, Méditations poétiques 1820, Friedrich, Raphaël, Vierge à l'enfant avec le petit saint Jean-Baptiste 1508, passion du Christ, sensibilité extérieure, Déjeuner sur l?herbe de Manet, éducation, compréhension, interprétation, Le lac, allégorie de la caverne, codes sensibles
"Celui qui aime va à la chose aimée comme les sens vont à la chose sensible." Ainsi Léonard de Vinci décrit le sensible comme l'objet, le sujet des sens. Pour Platon, le monde sensible nous trompe au moyen d'images qui ne sont que la représentation d'idées intelligibles tandis que pour J. Lock et les empiristes, le sensible est une forme d'expérience nécessaire sans quoi l'esprit humain reste une tabula rasa. Toutefois, qu'il soit trompeur ou nécessaire, le sensible reste quoi qu'il en soit le domaine du perceptible par les sens.
À l'inverse, l'insensible désigne ce qui est au-delà des sens, ce qui n'a pas d'existence sensible, ce sont les idées pour Platon, Dieu(x) dans les différentes religions... Cependant, les tentatives de rendre compte sous forme sensible de l'insensible son innombrables, certains mouvements artistiques, comme le romantisme au XVIIIe siècle, revendiquent par exemple directement cette expression du "moi" profond, qu'ils traduisent à travers différentes formes d'expressions artistiques, telles que la poésie, la peinture ou la musique. Néanmoins, nous pouvons nous demander s'il est possible de rendre sensible l'insensible, mais surtout si cette expression sensible peut être universelle.
[...] Ainsi, notre sensibilité semble façonnée par une expérience de vie sociale, une éducation, qui diffère selon les époques et les sociétés, conduisant à différentes formes de sensibilités. Ainsi, on remarque que le langage, qui permet de rendre sensibles, audibles des idées ou images insensibles, peut influer sur la sensibilité d'un individu. Par exemple, les Inuits, peuple vivant en arctique, possèdent 52 mots désignant tous différents types de neige, tandis que nous n'en possédons qu'un en France, qanik désignant la neige qui tombe, aputi la neige sur le sol . Ainsi, les Inuits ne seront pas sensibles à la neige de la même manière que nous. [...]
[...] Il est donc possible d'observer l'insensible à travers des formes sensibles. Toutefois, cette sensibilisation de l'insensible est partielle, car tous les individus confrontés à une même forme sensible de l'insensible ne réagiront pas de la même manière, en fonction de l'éducation qu'ils ont reçue, de la société dans laquelle ils évoluent, du langage qu'ils parlent . Il est donc possible de rendre sensible l'insensible, au niveau de l'individu voire de la société, toutefois, les codes sensibles n'ayant pas de signification universelle, il est impossible de produire une représentation sensible universelle d'un insensible, tous les insensibles n'étant pas eux même universelles. [...]
[...] Il semble donc possible de rendre compte de manière sensible de l'insensible, notamment par le biais de l'art, toutefois nous pouvons nous demander si l'expression de cette sensibilité est universelle. Une différence d'interprétation de la sensibilité extérieure En effet, qu'une représentation sensible d'un objet insensible soit produite ne garantit pas forcément que tous les individus s'y confrontant ressentent les mêmes sensations, leurs sentiments. Ainsi, lorsque le peintre italien Raphaël peint sa Vierge à l'enfant avec le petit saint Jean-Baptiste (1508), il compose son tableau de telle sorte que les fleurs mêmes qui composent le bas de l'œuvre renvoient à la religion, avec les ancolies, symbole de la passion du Christ. [...]
[...] Celle-ci joue en effet un rôle de miroir qui reflète les sentiments insensibles de l'auteur. De même chez Lamartine, dans son poème Le Lac issu des Méditations poétiques (1820) avec l'allée et venue des vagues, reflet du temps qui passe, de la nostalgie. Cependant, lorsqu'il peint son homme au-dessus de la mer de nuage, le peintre romantique Friedrich ne peint pas exclusivement le paysage, mais ajoute un homme de dos au centre de son œuvre. En effet, bien que le paysage représenté sur l'œuvre puisse laisser transparaître une forme de solitude, c'est la présence de ce sujet humain au milieu de sa toile qui permet de mettre en avant ce sentiment dans son œuvre. [...]
[...] Peut-on rendre sensible l'insensible ? Celui qui aime va à la chose aimée comme les sens vont à la chose sensible. , ainsi Léonard de Vinci décrit le sensible comme l'objet, le sujet des sens. Pour Platon, le monde sensible nous trompe au moyen d'images qui ne sont que la représentation d'idées intelligibles tandis que pour J. Locke et les empiristes, le sensible est une forme d'expérience nécessaire sans quoi l'esprit humain reste une tabula rasa. Toutefois, qu'il soit trompeur ou nécessaire, le sensible reste quoi qu'il en soit le domaine du perceptible par les sens. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture