langage, pensée, Platon, Maurice Merleau-Ponty, Ferdinand de Saussure, Alain, Locke, Essai sur l'entendement humain, Bergson, Benveniste
Platon définit la pensée comme un dialogue de l'âme avec elle-même. Quand nous pensons, il nous est naturel de le faire en nous parlant à nous-mêmes. Il me suffit de fermer les yeux et penser à ce que je ferais ce soir : mes pensées me viennent directement sous forme de paroles. Ainsi, la pensée semble être dans un principe une sorte de voix intérieure, c'est ma conscience qui me parle et qui me permet d'imaginer et de raisonner. En revanche, n'y a-t-il pas aussi des pensées en nous qui ne se rattachent pas à des concepts, comme l'intuition par exemple ?
[...] Bergson : « Nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage ». Ex : Le mot amour, ne désigne pas un amour particulier, mais tout simplement le concept général d'amour. Ainsi, lorsque nous disons "je t'aime" nous avons la sensation que les mots ne parviennent pas à exprimer vraiment l'amour que nous ressentons, qui nous est propre et unique. Ceci pourrait être aussi la raison pour laquelle, lors de la communication avec autrui, il y a souvent des malentendus ou des incompréhensions, puisqu'en effet, chacun comprend les messages selon sa propre conception des mots, selon le sens singulier que chacun leur donne. [...]
[...] Antoine Arnauld et Pierre Nicole, La Logique ou l'Art de penser : « Si les réflexions que nous faisons sur nos pensées n'avaient jamais regardé que nous-mêmes, il aurait suffi de les considérer en elles-mêmes, sans les revêtir d'aucunes paroles ni d'aucuns signes » Il semble essentiellement que la pensée est naturellement indépendante au langage et ne le nécessite pas pour s'élaborer. Peut-être qu'on pense avec les mots parce que nous sommes accoutumés, mais, si ce n'était pas vraiment le cas ? [...]
[...] D'autre part, le langage semble aussi coïncider avec nos pensées. Pour Saussure, les pensées n'auraient aucun sens si elles ne faisaient pas référence à des éléments concrets (les mots) ; ainsi, chez le locuteur, les idées coïncideraient avec les paroles, mieux, les paroles seraient les idées mêmes. De cette manière, pour Benveniste, le langage serait le matériau à partir duquel nous construisons toute pensée, celui-ci étant sa condition d'existence ; et dans ce sens, comme Valery et Alain expliquent, dans le cas où nous ne parvenons pas à exprimer une idée, c'est parce qu'elle n'est pas une pensée, mais une intention inexprimée. [...]
[...] Si bien les idées peuvent exister avant être exprimées par le langage, c'est lui qui leur donne une forme claire et stable. De cette manière, le langage serait l'instrument employé pour traduire nos idées abstraites, nous offrant la possibilité de les concrétiser, les comprendre, les conserver et les partager avec moins de difficulté et les rendre ainsi plus saisissables. En revanche, Bergson expose que ceci suppose un problème : les paroles échouent à traduire entièrement notre pensée. Ainsi, nos idées, si singulières, uniques et incomparables, se verraient trahies par leur expression linguistique, si générique et impersonnelle. [...]
[...] Peut-on penser sans langage ? Introduction Platon définit la pensée comme un dialogue de l'âme avec elle-même. Quand nous pensons, il nous est naturel de le faire en nous parlant à nous-mêmes. Il me suffit de fermer les yeux et penser à ce que je ferais ce soir : mes pensées me viennent directement sous forme de paroles. Ainsi, la pensée semble être dans un principe une sorte de voix intérieure, c'est ma conscience qui me parle et me permet d'imaginer et raisonner. [...]
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