Vouloir être seul, Hannah Arendt, Montaigne, isolation, vie en communauté, Olivier Remaud, sérénité, apaisement, se ressourcer, regard des autres, solitude profonde, ermitage
Afin de répondre à cette question, il me semble primordial de définir le mot "seul", mais également d'insister sur le verbe "vouloir". Parle-t-on ici d'une solitude totale et immuable ? Ou bien d'une solitude entrecoupée de moment de sociabilisation ? Le terme "vouloir" indique une solitude voulue, désirée, totalement dissociable de la solitude subie, qui est souvent un lourd fardeau à porter. Le choix est ici décisif. Il est en effet important de différencier le fait de s'éloigner de la société et le fait de s'en écarter.
[...] Nous nous demanderons donc s'il est possible de désirer être tout seul, et si oui, dans quelle mesure. I. S'isoler pour se retrouver Montaigne, dans son essai « De la solitude », affirme qu'il est nécessaire de quitter régulièrement et momentanément la société (et non de s'en couper) afin d'être, ou de redevenir, soi-même. « Plions bagage, prenons de bonne heure congé de la compagnie La plus grande chose du monde, c'est de savoir être à soi. Il est temps de nous dénouer de la société. [...]
[...] Peut-on vouloir être seul ? Afin de répondre à cette question, il me semble primordial de définir le mot « seul », mais également d'insister sur le verbe « vouloir ». Parle-t-on ici d'une solitude totale et immuable ? Ou bien d'une solitude entrecoupée de moment de sociabilisation ? Le terme « vouloir » indique une solitude voulue, désirée, totalement dissociable de la solitude subie, qui est souvent un lourd fardeau à porter. Le choix est ici décisif. Il est en effet important de différencier le fait de s'éloigner de la société et le fait de s'en écarter. [...]
[...] En ce sens, il est effectivement possible de vouloir être seul et d'en ressentir, régulièrement ou pas, le besoin. L'expérience de cette solitude voulue peut alors s'avérer bénéfique et permettre de rejoindre ensuite le jeu social avec plus de sérénité et d'apaisement, en étant plus sur de ce que l'on est, et, de ce fait, de ce que l'on est avec les autres. Il est également important de souligner qu'avec l'avènement des réseaux sociaux, des messageries instantanées et de l'ultra-connexion, la solitude se veut désormais somme toute relative et il est tout à fait possible et courant d'être seul sans vraiment l'être. [...]
[...] Il me semble en effet compliqué de vivre une vie d'ermite, sans contact aucun avec la société, en étant heureux. La solitude trop profonde emmène indéfectiblement à une sorte de perdition de soi-même, une folie insidieuse, comme peut le montrer le film « Seul au monde », dans lequel Chuck Noland, le héros, s'échoue sur une île déserte et en arrive à devenir ami avec un ballon de volley-ball nommé Wilson. Qui donc voudrait se couper de toute interaction sociale au point d'en perdre la raison ? [...]
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