Marge de la société, marginalité, oustider, Durkheim, Diogène
La marge, du latin margo le bord, se définit comme ce qui est en bordure, en un sens comme ce qui est décentré. Considérée à travers le prisme social, la marge n'est pas quelque chose de totalement indépendant, elle n'évoque pas des individus en rupture avec la société : mais des individus qui ne sont pas le centre des préoccupations de celle-ci. La société semble d'abord renvoyer à une réalité primitive concernant presque tous les vivants. On peut la définir comme un faisceau d'interactions liant les individus c'est-à-dire comme un regroupement d'individualités structuré par des liens de dépendance réciproque et évoluant selon des schémas réglés.
[...] Bien que la réalité nous prouve que des individus vivent en bordure de la société, on peut difficilement imaginer un homme émancipé de tout lien social, vivant selon ses propres règles et valeurs. Etre en marge de la société ce n'est pas en être distinct mais en être une expression différente. Le marginal est un produit de la société, il en est un reflet différent, inversé, et même dans la marginalité, les hommes se réorganisant en microsociété, comme si la société leur était indispensable. [...]
[...] Vivre en marge de la société II. L'impossibilité d'échapper à la société Force est de constater que la société constitue une réalité si prégnante que l'homme ne peut y échapper : même en marge de celle-ci, il en est une partie, et ne s'en émancipe donc jamais entièrement. On peut considérer que cela s'explique par le fait que la société exerce un pouvoir coercitif sur tout individu, mais aussi parce qu'elle est une nécessité de l'existence humaine Le pouvoir coercitif de la société à travers l'analyse du fait social (Durkheim). [...]
[...] L'éducation, en tant qu'institution socialisante, possède alors le pouvoir de faire de l'enfant un animal politique, un être social. Les faits sociaux étant ainsi intériorisés dès l'enfance, leurs caractères contraignants et imposants deviennent une habitude : c'est ce qui permet à la société de former un tout englobant et imposant. Avec le concept d'habitus de Pierre Bourdieu, on peut souligner qu'une norme influe d'autant plus sur les comportements qu'elle a été intériorisée comme habitude. L'individu peut donc difficilement échapper à la société : présente de sa naissance à sa mort, l'homme doit composer avec le fait social, les normes que le système lui impose et cela pour le bien du plus grand nombre. [...]
[...] Choix de vie différent, marginaux qui se conforment à d'autres règles de vie que celles suivies par la masse dominante. Les artistes : exemple de dissociation culturelle de la société dans laquelle on vit 2. Le cynisme ou l'éloge de la marginalité Cynisme : Comportement moral, manière d'agir et de s'exprimer en société qui bafoue les bienséances et la morale établie ( valeur fondatrices de la société (mariage, famille, travail ) contestées et dénoncées + conventions bafouées Refus des systèmes de valeur au nom de l'autonomie du sujet humain. [...]
[...] La question Peut-on vivre en marge de la société ? interroge soulève donc la possibilité et la capacité pour l'homme de vivre en bordure de la société. L'exemple des anachorètes (celui qui se retire du monde en grec) au IVème siècle après JC illustre l'ampleur de la problématique : la dévotion si forte de ces religieux reclus dans le désert, leurs conditions de vie si difficiles attirent les fidèles des villes qui viennent les voir. Les anachorètes se transforment ainsi en véritables phénomènes de société. [...]
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