Vaincre, peur de l'autre, autrui, craindre, convoité
Chaque jour de ma vie, j'agis en fonction du regard des autres. Ma façon de me vêtir, ma démarche, les mots que j'emploie, tout cela est conditionné par le jugement des gens qui m'entourent. Je m'habille pour plaire, je marche droit pour être bien considéré, je parle d'un vocabulaire élaboré pour me distinguer aux yeux de personnes influentes. Je suis sans cesse jugé, et ce jugement est indépendant de ma volonté : il est émis par les autres, sur qui je n'ai aucun contrôle. De là émane une crainte, une peur de l'autre.
Mais peut-on vaincre la peur de l'autre ? Est-ce possible de combattre, d'étouffer, de dépasser cette crainte que j'ai de l'inconnu, de l'étranger, opposé au connu, au normal, prévisible ? L'autre, autrui, l'objet, s'oppose également au moi, au sujet. L'autre est mon contraire.
Cependant, ma relation à autrui est-elle nécessairement conflictuelle ? Autrui est-il craint ou convoité ?
[...] Ainsi, ma relation à autrui est conflictuelle, quand je le crains : de ce fait j'en suis sa victime ou je le stigmatise. Cependant je convoite autrui, car il m'apporte une meilleure connaissance de moi. Je dois donc le comprendre et lui accorder ma confiance pour ne plus le craindre. Ma relation à autrui n'est donc pas nécessairement conflictuelle, puisqu'il me suffit d'anéantir la peur que j'ai à son égard pour que mon échange avec autrui soit enrichissant. Cependant, ma relation de paix et de confiance avec autrui me conduit- elle sur le chemin du bonheur et de la plénitude ? [...]
[...] Je m'habille pour plaire, je marche droit pour être bien considéré, je parle d'un vocabulaire élaboré pour me distinguer aux yeux de personnes influentes. Je suis sans cesse jugé, et ce jugement est indépendant de ma volonté : il est émis par les autres, sur qui je n'ai aucun contrôle. De là émane une crainte, une peur de l'autre. Mais peut-on vaincre la peur de l'autre ? Est-ce possible de combattre, d'étouffer, de dépasser cette crainte que j'ai de l'inconnu, de l'étranger, opposé au connu, au normal, prévisible ? L'autre, autrui, l'objet, s'oppose également au moi, au sujet. L'autre est mon contraire. [...]
[...] De ce fait j'ai besoin de connaître autrui pour me connaître moi-même. Ainsi, connaître autrui m'enrichit. D'après Husserl, j'ai conscience et connaissance de moi grâce au monde extérieur et à autrui : je ne peux pas exister en tant que personne singulière en vivant en autarcie, je suis obligé d'échanger avec autrui. Autrui, c'est l'autre, celui qui me sépare de moi-même, qui me fait découvrir qu'il y a d'autres mondes que le mien. De plus, autrui m'ouvre à l'éthique : c'est un rempart à la normalité lorsque ma raison vacille. [...]
[...] Autrui est donc convoité. Il me permet d'avoir conscience de moi, et le connaître m'enrichit. L'autre me permet d'avoir conscience de moi : il est une sorte de miroir qui m'est nécessaire pour me voir : l'image que je me fais de moi- même vient du regard d'autrui. C'est autrui qui m'a appris ce que je sais de moi. A l'image de ce que dit Sartre : On n'est ni beau ni laid tout seul c'est par autrui que je me vois, que je me connais, que je porte un jugement sur moi. [...]
[...] Autrui est-il craint ou convoité ? Tout d'abord, autrui est craint. Cette crainte creuse l'écart entre autrui et moi, mais fait également de moi une victime d'autrui. L'autre est le contraire de moi, il m'est inconnu. Et cette crainte de l'autre, de l'inconnu, creuse l'écart entre autrui et moi. De ce fait, je peux refuser l'égalité que j'ai avec quelqu'un : je peux me considérer supérieur à lui car j'ai une situation professionnelle plus valorisante que la sienne à mes yeux, ou bien parce que ses attitudes me paraissent grossières : je peux faire preuve de discrimination. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture