La mort est un phénomène biologique. Le corps cesse de fonctionner, tout comme le cerveau ou autres organes. C'est de l'ordre mécanique, médical, la mort. D'après Platon, la mort ne serait que la séparation de l'âme et du corps, puisque c'est de cette union que résulte la vie. « Cet affranchissement et cette séparation de l'âme d'avec le corps, n'est-ce pas cela que l'on appelle mort ? », comme le dit Platon dans le Phédon.
Justement, on peut en venir à se poser le problème suivant, la mort étant une fin pour chacun, comment peut-on en triompher ? Un triomphe sur la mort peut prendre plusieurs formes. Car triompher, cela implique remporter une victoire, un succès. Mais alors, dans ce cas, triompher de la mort, c'est passer outre et rester en vie ? Ou alors c'est se ressouvenir. Faire sauter les limites imposées par ce changement d'état, sans pour autant ne pas mourir.
[...] Mais qu'en est-il alors de sa propre mort ? Nous l'avons déjà dit, nous mourrons tous un jour. Qu'il soit loin ou proche, qu'importe, la fin reste la même. Mais qu'est-ce exactement que mourir ? La mort est l'absence de sensation. Le fait de ne plus rien ressentir, de ne plus être. Dans un certain sens, nous ne sommes rien lorsque nous mourons. Mais dans ce cas, pourquoi voudrait-on triompher de quelque chose qui ne nous fera pas souffrir, qui n'est peut-être pas un mal ? [...]
[...] De ce fait, triompher de la mort, c'est viser la postérité de son image. Mais alors dans ce cas, que fait-on de l'esprit ? Selon Platon, la mort ne serait que la séparation de l'âme et du corps. Toujours selon Platon, à partir du Phédon, si l'être vivant est vivant parce que son corps est doté d'une âme, c'est-à-dire d'un principe de vie, la mort consiste dans le retrait de ce principe donc dans la séparation de l'âme et du corps. [...]
[...] On meurt. C'est une constatation, une vérité, la vie est cycle qui a un début et une fin. On en vient tous à mourir, que ce soit pour de multiples raisons, la fin reste la même. Car tout ce qui a un commencement a forcément une fin. Ici, il s'agit de la fin du corps, de la fin de la sensation. On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agit de la fin de l'être, puisque dans ce cas, ça signifierait la fin de l'esprit au même titre que le corps. [...]
[...] Face à chacune d'entre elles, on distingue un triomphe légèrement différent, que ce soit la mort en général, la mort plus proche de nous ou notre propre mort. De ces plusieurs morts découlent donc plusieurs triomphes, plus ou moins utopiques, et plus ou moins réalisables. Ainsi, on peut dire que oui, on peut triompher de la mort, d'une certaine façon, tout dépend de comment on envisage les choses et de comment elles se présentent. [...]
[...] De ce fait, triompher de la mort, c'est se ressouvenir de ses expériences passées. D'après Platon, certaines âmes ont plus de facilité que d'autres à se ressouvenir. Mais le fait de réussir à franchir ces barrières imposées par la mort, n'est-ce pas là le véritable triomphe ? Réussir à se ressouvenir de ce que l'on était avant, de ce que l'on savait, de ce que l'on était, c'est triompher d'une règle immuable qui va de pair avec la mort : l'oubli. [...]
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