Accusé de corrompre la jeunesse et de favoriser le désordre public, Socrate a été condamné à mort en 399 av. J.-C. Ainsi, par ses faits et gestes, ses paroles et questions dérangeantes, l'homme considéré comme le plus juste a été réduit au silence à Athènes, cité de la démocratie naissante. De manière évidente, un obstacle s'interpose entre ce qu'on veut dire et la capacité de pouvoir le dire. Peut-on tout dire ? Une telle question porte sur le pouvoir humain de parler et de communiquer qui peut-être une capacité ou un devoir. Est-on libre de dire tout et n'importe quoi ? A-t-on le droit de communiquer l'ensemble de nos pensées ? Par voie de conséquence, il convient de s'interroger sur le réel, dont la constitution dépend de ce pouvoir. Le terme tout pose ainsi à la fois le problème de l'exhaustivité et de l'adéquation au langage. Si la langue semble apte à tout dire, le logos étant également raison, il n'est pas sûr qu'il rende de l'irrationnel, à moins de le repenser et de le refonder.
[...] Il semble adapté par sa capacité technique à désigner toute chose réelle. Le langage dispose ainsi d'une exhaustivité en puissance, par le fait même qu'il est système. Saussure le met en valeur dans son œuvre Structure générale de la langue. Cependant, ce pouvoir de désignation rend-il compte de la réalité de la chose désignée ? Le langage est-il adéquat au réel ? Il est commun de considérer le langage comme une trahison de ce qu'il désigne, comme un instrument expérimental. [...]
[...] Ce n'est pas la tentative de l'esperanto, mais une proposition d'un langage mathématique où raisonner deviendrait ne calculer. Conclusion Face à l'inachèvement et à l'hésitation, caractérisant les sentiments censés être en deçà et au-dessus des mots, le langage permet la cohérence, à cet égard, il est la seule force permettant de concevoir un tout, c'est-à- dire un ensemble logique capable d'accueillir la nouveauté sans que sa capacité d'intelliger le monde soit remise en cause bien au contraire. Bibliographie Platon, Le Cratyle Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale en particulier Structure générale de la langue. [...]
[...] Le mot haine ne soulève pas plus de passions que le mot feu ne brûle. Le langage est en fait un système de signes sans rapport matériel avec ce qu'ils ont pour mission de signifier selon Claude-Levi Strauss. Ainsi, les signes se définissent par rapport aux autres signes, mais surtout le choix est arbitraire (ou conventionnel) ce qui permet de dépasser le réel. Néanmoins, le danger d'une parole sans pensée, pure et dénuée de raison existe. Le langage peut se substituer à la pensée et l'effacée comme telle. [...]
[...] Si la langue semble apte à tout dire, le logos étant également raison, il n'est pas sûr qu'il rende de l'irrationnel, à moins de le repenser et de le refonder. Légitime prétention du langage à tout dire Il faut d'abord souligner le rapport étroit qu'entretient le dire dans un sens restreint la parole, et la pensée. En effet, c'est par le langage que nous formulons nos idées, et à l'inverse nos paroles sont censées exprimer ce qu'on veut dire. S'interroger sur la possibilité de communiquer la totalité de notre pensée c'est nécessairement s'interroger sur les rapports entre langage et pensée. [...]
[...] Peut-on tout dire ? Introduction Accusé de corrompre la jeunesse et de favoriser le désordre public, Socrate a été condamné à mort en 399 av. J.-C. Ainsi, par ses faits et gestes, ses paroles et questions dérangeantes, l'homme considéré comme le plus juste a été réduit au silence à Athènes, cité de la démocratie naissante. De manière évidente, un obstacle s'interpose entre ce qu'on veut dire et la capacité de pouvoir le dire. Peut-on tout dire ? Une telle question porte sur le pouvoir humain de parler et de communiquer qui peut- être une capacité ou un devoir. [...]
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