L'homme éprouve sans cesse des désirs, désirer semble donc faire corps avec la vie elle-même. Le désir appartient à l'essence humaine, il constitue l'homme le poussant à toujours se dépasser. Il apparaît donc que rien ne peut venir limiter la puissance du désir.
Ainsi, il s'agit de s'interroger sur la capacité du désir de l'homme en elle-même, mais le « peut-on », évoque également une double dimension. Car, apparaît une question morale : doit-on tout désirer, moralement ? De ce fait, l'essence même du désir à savoir la volonté est mise en question.
[...] Cependant, jusqu'où du point de vue moral s'arrête le désir ? L'évolution de l'homme a engendré comme conséquence le désir, néanmoins le désir tend à évoluer également. En effet, Spinoza montre qu'il existe des désirs dits inadéquats c'est-à-dire non conformes à notre nature, mais que nous croyons nécessaires, car nous les représentons mal. Il s'agit en l'occurrence des passions. Dans l'opéra de Mozart apparaît un personnage qui l'illustre bien, Don Juan. A travers ses péripéties, on remarque que le désir est si puissant qu'il s'avère être une très grande passion. [...]
[...] Entre autres si le désir est insatiable il risque d'entraîner l'homme dans des excès et de faire son malheur, il doit alors être maîtrisé. Les Stoïciens apprenaient à désirer seulement ce qu'ils pouvaient atteindre en restant dans les bornes du raisonnable. A l'inverse, les épicuriens préféraient s'en tenir aux désirs naturels et nécessaires et éprouver du plaisir à n'en plus finir. Une autre solution est mentionnée dans Traité des passions par Descartes. Il propose de se débarrasser de passions en les remplaçant par d'autres passions. Il explique que le dégoût est très efficace pour s'affranchir de la passion précédente. [...]
[...] Peut-on tout désirer ? Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède telle est une célèbre citation de Rousseau tirée de La Nouvelle Héloïse (1761). En cette phrase il affirme une thèse primordiale : sans le désir l'homme serait dans un état pitoyable. L'homme éprouve sans cesse des désirs, désirer semble donc faire corps avec la vie elle-même. Le désir appartient à l'essence humaine, il constitue l'homme le poussant à toujours se dépasser. [...]
[...] Doit-on, du point de vue moral tout désirer ? Ou à l'inverse, en tant qu'être raisonnable ne doit-on pas borner cette illimitation du désir pour figer le désir sur un objet digne d'être désiré ? Spinoza affirme dans l'Ethique (1677) que l'essence même de l'homme est dans le désir. Le désir n'est donc pas un phénomène accidentel, mais bien le signe de notre condition humaine. Nous sommes des êtres constamment inquiets et puisque nous désirons sans cesse, le désir est inquiet lui aussi. [...]
[...] C'est donc se condamner à ne jamais atteindre et réaliser son désir de tout désirer. Mais puisque le désir du désir est générateur du moi il serait impensable de considérer le désir comme une cause du malheur humain. C'est pourquoi il est envisageable de maîtriser ses désirs dans la mesure où il risque d'entraîner à la dérive. D'ailleurs, le désir peut être maîtrisé par la raison et ainsi participer à l'émancipation de chacun. Cependant, on pourrait s'interroger sur l'efficacité de la raison sur le désir. [...]
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