Peut, on, séparer, morale, politique
Récemment encore nous avons vu un ministre démissionner à cause d'un scandale qui l'impliquait dans une sombre affaire de travaux fictifs, et les journalistes de critiquer la morale d'une jurisprudence (donc une loi), faisant remarquer que cela était injuste car cet homme était responsable du redémarrage de la croissance. Le résultat est un âpre débat sur le bien fondé de sa démission, partisans comme opposants prenant la morale pour appui. Cet exemple nous montre bien l'ambiguïté qui existe dans les rapports entre morale et politique, ce qui nous amène de fait à nous demander si nous pouvons séparer ces deux notions. Il nous incombe donc ici de définir ici ces notions de morale et de politique. Le sens ordinaire de la morale (donc celui qui nous intéresse car concernant le plus grand nombre) est : « ensemble de règles de conduite et de valeurs au sein d'une société ou d'un groupe ». Le sens de politique est le suivant : « art de gouverner la cité, de diriger l'Etat. ». Celles-ci vont souvent de paire, tout au moins pour l'opinion publique.
La question peut-on séparer morale et politique nous amène à nous demander pourquoi ces deux termes sont communément associés et comment un éventuel lien est-il noué. L'étude de l'histoire et des « expériences politiques » peut en fait nous suggérer ceci : si la politique est morale dans son essence, elle l'est rarement dans son exercice.
[...] L'éducation reste donc un moyen privilégié pour accéder au plénipotentiel de ses privilèges civiques En effet, qu'il le fasse de près ou de loin, c'est un devoir moral pour tout homme que de participer à la vie politique. C'est un impératif catégorique pour le citoyen. Le politique étant au service de chacun, donc notamment de soi, il est logique de prendre part au politique. La politique est la science la plus proche de nous, elle nous atteint toujours, à travers notre environnement. Qu'il le veuille ou non l'homme est au coeur du politique, tout comme il est le tenant de la morale, opérant ainsi une jonction entre ceux-ci. Ici commence la question de la responsabilité. [...]
[...] Or, Machiavel est explicite sur ce point : en matière d'exercice politique morale et politique doivent être séparées. Le prince peut procéder comme il veut, mais doit avant tout se faire craindre et éviter d'être haï et ce pour le bien de l'Etat. L'exercice politique nécessite essentiellement de savoir faire preuve de virtu La morale n'a pas d'utilité, il faut savoir s'adapter aux circonstances et les tourner en sa faveur. Machiavel ne récuse en aucun cas la valeur de la morale, il affirme simplement que celle ci n'a pas sa place dans l'exercice politique. [...]
[...] ROUSSEAU Samedi 13 Novembre Samuel TleL1 DISSERTATION DE PHILOSOPHIE Sujet : Peut-on séparer morale et politique ? Récemment encore nous avons vu un ministre démissionner à cause d'un scandale qui l'impliquait dans une sombre affaire de travaux fictifs, et les journalistes de critiquer la morale d'une jurisprudence (donc une loi), faisant remarquer que cela était injuste car cet homme était responsable du redémarrage de la croissance. Le résultat est un âpre débat sur le bien fondé de sa démission, partisans comme opposants prenant la morale pour appui. [...]
[...] La morale religieuse qui semble, au départ, pouvoir intervenir dans le politique ; en est finalement un élément corrupteur qui met l'individu en danger, si elle remplace la morale essentielle du politique, comme tout excès. Dans Le Prince Machiavel, va même plus loin : le prince (ici le pouvoir politique) peut se servir de la religion : elle lui permet de paraître bon et donc de se faire apprécier. Mais la religion ne constitue en aucune façon un outil politique en elle-même. En fait, cela s'inscrit parfaitement dans la logique du florentin : La fin justifie les moyens En matière de politique, le philosophe distingue de temps : la théorie et l'exercice. [...]
[...] Celle-ci apparaît comme un organe de contrôle de la première. Même mise à distance de l'exercice politique, dans le but d'assurer la stabilité du pouvoir et donc la réalisation d'un idéal communautaire, la morale apparaît souvent garante de la liberté des citoyens. Ce phénomène est d'autant plus intense que l'homme constitue justement un lien pondérateur entre morale et politique par son esprit critique et sa capacité à appréhender la notion de juste et de moralité. Oui. Enfin ! Mais je ne suis pas fou et même je n'ai jamais été aussi raisonnable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture