Le problème qui est posé ici est celui du rapport entre le passé et l'homme. Nous nous heurtons à une première difficulté, celle que Saint Augustin relève dans ses Confessions, le passé n'est plus. Pourtant, pour que l'énoncé ait du sens, il faut bien que le passé subsiste dans le présent, d'une manière ou d'une autre. Sinon, quel autre choix aurions-nous que de faire sans le passé ? La mémoire, au sens de Bergson, voilà ce qui le conserve jusqu'au présent et le rend accessible à l'homme. Le passé est dans la mémoire, « il est éternellement, de tout temps », c'est ce qu'écrit G.Deleuze dans le Bergsonisme, c'est ce qui fait que la question a du sens, qu'elle peut être résolue. Le passé a donc, à travers la mémoire, une épaisseur constamment présente, pesante.
Le « on » neutre pouvant être un Homme isolé ou une société d'Homme, la question est : Le sujet est-il capable, qu'il soit un ou multiple, de faire sans le passé?
Un problème apparaît ici : Se passer du passé, mais pour faire quoi ? Nous donnons à ceci deux réponses qui nous semblent englober l'intégralité du « on ». Peut-on se passer du passé pour être ? En effet, de la même manière qu'une pierre est, le « on », quel qu'il soit, est. Peut-on se passer du passé pour vivre ? Car au contraire de la pierre, l'Homme vit ; au sens scientifique en respirant et en se reproduisant, et aussi pas ses actes.
Nous rencontrons une autre interrogation, quand pouvons nous nous passer de quelque chose ? Notre réponse est la suivante, si une chose ne nous est pas nécessaire, alors nous pouvons nous en passer.
[...] Le contrat social ne serait donc pas ce qui fait qu'un peuple est un peuple, ou bien qu'une société est, pour notre sujet, mais plutôt ce qui fait qu'une société devient politique, il s'appuierait donc sur un passé. Dans son raisonnement pourtant, le contrat social est ce qui fait être la société, il fait être un tout à partir d'Homme vivant à l'état naturel. Ainsi, le passé n'est pas nécessaire au contrat social, il n'est pas nécessaire au fait d'être pour une société. Le on multiple peut donc se passer du passé pour être. Est-on capable de faire sans le passé pour vivre ? [...]
[...] Peut-on se passer du passé pour vivre ? Car au contraire de la pierre, l'Homme vit ; au sens scientifique en respirant et en se reproduisant, et aussi pas ses actes. Nous rencontrons une autre interrogation, quand pouvons-nous nous passer de quelque chose ? Notre réponse est la suivante, si une chose ne nous est pas nécessaire, alors nous pouvons nous en passer. De l'énoncé nous avons donc tiré deux questions, chacune considérant le cas d'un sujet unique, et celui d'un sujet multiple : est-on capable de faire sans le passé pour être ? [...]
[...] Qu'est-ce que vivre pour une société ? La société vit parce que les Hommes qui la constituent vivent, non pas de manière isolée, mais ensemble. La question est donc, qu'est-ce que vivre ensemble ? Vivre ensemble, c'est partager, partager des buts, des valeurs, des lois, des peurs, des ennemis. Or tout cela est inscrit dans le passé. Les Français constituent une société, dans le sens que nous avons défini, et cette société ne peut vivre sans le passé. Liberté, égalité, fraternité, cela est dans le passé, ainsi que les lois et la culture française. [...]
[...] Comment peut-on utiliser cela ? Le donc établit une relation logique : le sujet est, le fait qu'il pense en est la cause. Pour être, il faut penser. Et notre énoncé pose la question suivante : le passé est-il nécessaire au fait d'être ? Si le passé est nécessaire à l'action de penser, alors il est nécessaire au fait d'être, si ce n'est pas le cas, alors un sujet unique peut se passer du passé pour être. En effet, il faut bien que le passé ne soit pas nécessaire pour que l'on puisse s'en passer, car il est admis que nous ne pouvons nous passer de penser, et pour la seconde partie, que si nous pouvons nous passer de vivre dans le fait de se suicider, cela est un cas que nous laissons, car il ne s'applique pas à l'ensemble des on Voilà notre question ; le passé est-il nécessaire à l'action de penser ? [...]
[...] Sans dire que la seconde est erronée, nous préférons la première, qui semble plus compréhensible, plus accessible, car plus proche de nous. Qu'en est-il si le on est pluriel, s' il est société d'Hommes ? Il nous faut, comme l'écrit Rousseau à la fin du livre I du Contrat social, examiner l'acte par lequel un peuple est un peuple En effet, nous devons, comme nous l'avons fait pour le cas d'un on unique, déterminer ce qui fait qu'un on multiple est. C'est ce qui nous permettra de répondre à la question, peut-on se passer du passé pour être ? [...]
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