L'expérience banale d'un sentiment d'obligation de faire ou de ne pas faire quelque chose semble définir une situation dans laquelle la liberté risque d'être atteinte. S'il est vrai que le langage quotidien confond l'obligation et la contrainte, le point de vue philosophique prend soin de les distinguer : la première a sa source dans le sujet lui-même, alors que la seconde provient de l'extérieur. On en vient à penser dès lors que l'obligation, très capable de contredire les intérêts ou les passions, relève de la raison dans sa dimension pratique.
[...] Peut-on rester libre et se sentir obligé? [Introduction] L'expérience banale d'un sentiment d'obligation de faire ou de ne pas faire quelque chose semble définir une situation dans laquelle la liberté risque d'être atteinte. S'il est vrai que le langage quotidien confond l'obligation et la contrainte, le point de vue philosophique prend soin de les distinguer: la première a sa source dans le sujet lui-même, alors que la seconde provient de l'extérieur. On en vient à penser dès lors que l'obligation, très capable de contredire les intérêts ou les passions, relève de la raison dans sa dimension pratique. [...]
[...] L'obligation ainsi imposée par le devoir n'a donc pas d'autre source que mon intimité, elle résulte de ce que Kant nomme autonomie de la volonté [C. Elle résulte donc de l'exercice de la raison pratique] Si le devoir m'oblige, c'est parce qu'y transparaît une loi. Qu'elle soit morale, juridique ou politique, la loi est de portée universelle: elle vaut pour tout être semblable à moi, c'est-à-dire pour tout être également rationnel, puisque c'est la raison qui est satisfaite par l'universalité de la loi. [...]
[...] Ce caractère énigmatique ne fait d'ailleurs que confirmer que la liberté est bien intervenue, puisque la liberté, étant métaphysique, ne saurait être intégralement expliquée. [Conclusion] Loin de restreindre la liberté éprouvée par un sujet, l'obligation, quelle que soit la réponse qu'elle suscite, fournit l'occasion d'en éprouver la réalité. Obéir à l'obligation, c'est se référer à un devoir dépendant de l'autonomie, qui constitue en quelque sorte l'affleurement de la liberté dans la pratique. Lui désobéir, c'est encore manifester sa liberté, même si celle-ci paraît détraquée en ce qu'elle défait l'universalité comme capacité d'autodétermination. [...]
[...] Le choix peut être offert sans normes claires] La qualité finale du choix n'apparaît pas toujours à court terme. Lorsque Sartre affirme que les Français n'ont jamais été aussi libres que sous l'occupation nazie, il signale que les contraintes subies obligeaient à prendre parti - pour la collaboration ou pour la résistance. La première, correspondant aux vœux de Vichy, disposait d'une certaine «légalité» alors que la seconde était, dans l'immédiat, hors la loi Par quelle loi convenait-il de se sentir obligé? [...]
[...] On l'oblige à être poli, à ne pas mentir ou à ne pas voler, à dire merci, etc. Dans cette période, l'obligation provient, comme la contrainte, de l'extérieur, mais c'est parce que l'enfant, moralement parlant, n'est pas encore un véritable sujet: ne pouvant décider par lui-même de ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire, il réagit parfois aux obligations qu'on lui impose par des mouvements de colère ou des larmes. Tout se passe alors comme s'il ressentait des atteintes à son indépendance, laquelle n'est que la somme de ses envies ou désirs plus ou moins durables. [...]
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