Peut-on renoncer à la vérité, vérité, Descartes, raison, vérité objective, liberté, fanatisme, religion, Nietzsche, impérialisme colonial, vérité subjective, Platon
"Je jure de dire toute la vérité, rien que la vérité." Voilà le serment que la justice exige en France de toute personne faisant office de témoin lors d'un procès au tribunal. Or la vérité est "l'adéquation de la connaissance et du réel" et implique donc une forme d'objectivité absolue qui dépasse la subjectivité innée du simple être humain. Cependant, Saint Thomas et Nietzsche en donnent deux définitions diamétralement opposées. À tel point que l'on peut se poser la question : est-ce que la vérité est un idéal atteignable vers lequel tendre, comme le pense St Thomas, ou bien, est-ce une illusion dangereuse à laquelle l'homme sage doit renoncer ? Dans une première partie, nous verrons que si l'on définit la vérité comme la recherche de la connaissance, il est inenvisageable d'y renoncer.
[...] Peut-on renoncer à la vérité ? (Bac L Philo 2018) « Je jure de dire toute la vérité, rien que la vérité. » Voilà le serment que la justice exige en France de toute personne faisant office de témoin lors d'un procès au tribunal. Or la vérité est « l'adéquation de la connaissance et du réel[1] » et implique donc une forme d'objectivité absolue qui dépasse la subjectivité innée du simple être humain. Cependant, Saint Thomas et Nietzsche en donnent deux définitions diamétralement opposées. [...]
[...] Si la vérité est le contraire de l'ignorance, alors on ne peut pas renoncer à la vérité A. La vérité est une quête de savoir En effet, pour Platon, la recherche de la vérité est la raison d'être de la philosophie et il ne saurait être question d'y renoncer. Dans La République, Platon parle de l'allégorie de la Caverne pour montrer que l'homme vit dans un monde fait d'illusions dont il doit essayer de se défaire pour atteindre le monde des « Idées[2] ». [...]
[...] La vérité est subjective, mais renoncer à la vérité, c'est grandir A. La subjectivité humaine fait qu'il n'y a jamais une seule vérité L'homme n'est jamais qu'esclave de ses sens, de ses perceptions et c'est pour cela qu'il n'y a jamais une seule vérité. On perçoit tout le monde de façon différente, ne serait-ce qu'à cause de la barrière de la langue. Il est donc particulièrement difficile de rejoindre Platon quand il dit que le monde des Idées est atteignable. [...]
[...] Mais la sagesse du post-modernisme, c'est la tolérance entre les peuples Malgré tout, on peut dire que renoncer à une vérité unique, c'est grandir. Même si le processus a été douloureux pour l'homme moderne, il en ressort une merveilleuse leçon de tolérance, car accepter la relativité de la vérité, c'est atteindre une certaine forme de sagesse qui permet aux peuples de vivre ensemble en paix. Le fanatisme religieux et l'impérialiste occidental sont tous les deux une forme d'errements issue d'une croyance fausse en une vérité unique. [...]
[...] Le respect que les peuples s'accordent ne peut naître que de cette conception d'une vérité relative. Pour preuve, aux États-Unis, les communautés cohabitent entre elles sans peur de persécution et en France, la laïcité permet d'éviter les errements de la religion toute puissante. En conclusion, la vérité est une notion complexe dont la définition a énormément évolué au cours des siècles. Intolérante quand elle se croit unique, elle a longtemps imposé sa loi par la guerre au cours de siècles de fanatisme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture