Peut-on renoncer à sa liberté ? - publié le 22/12/2008

Résumé du document

Il est difficile d'être libre. La liberté implique une responsabilité qui peut être vécue comme un fardeau auquel on ne souhaiterait pas dérober. On peut ainsi être tenté de renoncer à sa liberté. Mais on se heurte immédiatement à un paradoxe : la renonciation est l'acte volontaire par lequel on consent à se débrouiller d'un bien, c'est un choix libre. Comment alors renoncer à sa liberté ? Il semble que ce ne soit pas possible. Renoncer à sa liberté est encore un acte de liberté si bien que l'homme qui voudrait échapper à sa liberté ferait encore preuve de liberté.
Toutefois, on assiste à des conduites réelles de démission. Certains hommes, parce qu'ils refusent l'effort de la réflexion, préfèrent ne pas penser par eux-mêmes et véhiculer des opinions toutes faites, jusqu'à remettre la conduite de leur vie dans les mains d'autres hommes. Un homme ne peut ne pas choisir mais peut choisir de se mettre sous la direction d'un autre homme : ne renonce-t-il pas ici à la maîtrise de son existence ? Paresse et lâcheté ne sont-elles pas deux défauts qui peuvent pousser un homme à abdiquer sa liberté ? S'il est possible de renoncer à la maîtrise de soi, que penser d'une telle attitude ? N'est-elle pas illégitime ?
Peut-on alors renoncer à sa liberté ?

Extraits

[...] Peut-on renoncer à sa liberté ? Peut-on renoncer à sa liberté ? Plan: Introduction Renoncer à sa liberté ? ransition II) Entre passion et liberté ? ransition III) Avons-nous le droit de renoncer à notre liberté ? Conclusion Introduction: Il est difficile d'être libre. La liberté implique une responsabilité qui peut être vécue comme un fardeau auquel on ne souhaiterait pas dérober. On peut ainsi être tenté de renoncer à sa liberté. Mais on se heurte immédiatement à un paradoxe : la renonciation est l'acte volontaire par lequel on consent à se débrouiller d'un bien, c'est un choix libre. [...]

[...] Nous décidons alors de ne pas être maître de notre existence. Mais si il nous est possible de renoncer à notre liberté, en avons-nous le droit ? III) Avons-nous le droit de renoncer à notre liberté ? Renoncer à la maîtrise de son existence, c'est renoncer à son humanité. La liberté n'est pas un simple bien extérieur dont on peut facilement et sans dommage se dépouiller. On n'a pas une liberté comme on a une voiture ou une maison, on est libre. La liberté est constitutive de notre être. [...]

[...] Plusieurs possibilités s'ouvrent à nous et nous devons opter pour l'une d'entre elles. Ainsi notre vie même est contingente. Elle n'est pas toute tracée, nous la traçons nous-mêmes par les choix que nous faisons. La possibilité que nous avons de choisir témoigne de notre liberté : nous pouvons décider de notre vie, même si nous nous heurtons à des contraintes. Grâce à notre volonté, à notre conscience et à notre raison, nous pouvons agir délibérément, même dans des situations que nous aurions souhaité différentes. [...]

[...] Paresse et lâcheté ne sont-elles pas deux défauts qui peuvent pousser un homme à abdiquer sa liberté ? S'il est possible de renoncer à la maîtrise de soi, que penser d'une telle attitude ? N'est-elle pas illégitime ? Peut-on alors renoncer à sa liberté ? Renoncer à sa liberté ? Nous voudrions montrer qu'il n'est pas possible, de renoncer à notre liberté de choisir dans la mesure où cette dernière fait partie de nous et est présente dans chacun de nos actes. Nous vivons dans un monde contingent où tout n'est pas déterminé à l'avance. [...]

[...] Nul n'est donc en mesure de se dépouiller de sa liberté de choix. Une telle liberté fait partie de notre être même, quelles que soient les situations dans lesquelles nous nous trouvons. Dans cette perspective, celui qui se voit submergé par sa passion choisit de s'y abandonner. La passion n'est pas un courant dévastateur qui emporte l'homme fatalement. Un homme passionné consent à sa passion car il a , grâce à son libre arbitre, la possibilité d'y résister. Ne pas lutter contre elle est donc un acte volontaire, c'est-à-dire un acte de liberté. [...]