Le terme d' "art" est loin de posséder une signification univoque. Au sens général, l'art est le nom donné à tout procédé, technique ou comportemental, visant à obtenir un résultat donné, souvent un objet matériel. L'art est en fait tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel. En somme, la nature, c'est l'ensemble du réel, mais ôté de tout ce que l'homme y a fait ou ajouté, c'est-à-dire ôté de tout ce qui est artificiel. La nature, c'est le réel moins l'artificiel. La nature est donc tout ce qui existe indépendamment de l'homme et de ses interventions tandis que l'artificiel est tout ce qui existe par l'homme, ce qui n'aurait jamais vu le jour sans ses interventions.
A travers cette étude, nous débattrons sur la possibilité de réduire l'art à une simple imitation de la nature. Il s'agira ici de se poser la question de ce qu'est une imitation.
[...] Pour conclure, nous pouvons donc dire que les concepts d'art et de nature sont en relation d'interdéfinition. Pour autant, à travers cette étude nous avons pu constater que l'art ne peut se réduire à une simple imitation de la nature. Contrairement à la critique émise par Platon au IVe siècle avant notre ère, le peintre paysagiste ne peut que s'inspirer de la nature environnante, il lui est impossible de la reproduire à l'identique. Hegel nous explique ainsi qu'il la recréer avec les instruments dont il dispose. [...]
[...] Car l'artiste ne fait qu'imiter l'objet produit par la nature. L'art pour Platon, en tant que production d'objet, n'est donc qu'une imitation de second ordre, copie de la copie de l'Idée. Pour Platon, l'art est une imitation au second degré : l'artisan imite un modèle idéal de table pour produire une table réelle et l'artiste ne fait qu'imiter ce qui est déjà une imitation. L'œuvre d'art est donc un mensonge ou une illusion. La condamnation platonicienne part du principe que l'art est mimétique ce pour quoi justement il le dénonce. [...]
[...] Peut-on réduire l'art à une imitation de la nature ? Relier art et nature s'avère être un exercice facile pour le peintre paysagiste. En effet, quel plus beau tableau que celui qui représente à l'identique un paysage naturel dans ses moindres détails. De fait, dans cet exemple précis, l'art serait une imitation parfaite de la nature. Néanmoins, ne garder de l'art que cette définition serait profondément une conception profondément réductrice empêchant de prendre en compte toutes les dimensions artistiques issues d'une totale imagination du peintre sans aucun lien avec une nature concrète. [...]
[...] L'artiste connaît les règles de l'imitation, il est bon artisan en cela, mais ne connaît pas la nature de ce qu'il imite, puisqu'il s'en tient à l'apparence. Il élabore en effet une image de l'apparence de l'objet, dont il ne connaît pas la définition. Il présente une apparence que les spectateurs considèrent comme la vérité même. Dans la République Platon définit la mimésis comme essence de l'art. L'artiste n'est alors qu'un faiseur de simulacres. Platon condamne l'imitation en tant que tromperie, ainsi peintre, poète, dramaturge partagent une même pratique du trompe-l'œil et du double. Le peintre paysagiste est pour Platon un imitateur n'ayant aucune utilité. [...]
[...] Hegel : textes extraits de l'Esthétique. Baudelaire : Salon de 1859 (extrait, sur la photographie) Baudelaire Salon de 1845 (extrait, éloge du maquillage Umberto Eco," Le Hasard Revue L'Arc La photographie, printemps 1963. Aristote : Éthique à Nicomaque VI et Physique, II 192 b 29. Pierre GRIMAL, “L'art des jardins” (extrait), in Encyclopaedia Universalis Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse, IVe partie, lettre 11 (sur le jardin) Platon, République 595c-597b et Timée, 28-29 Paul VALÉRY, L'homme et la coquille (extrait), "Études philosophiques", in Variété, Oeuvres pp.886-907 : AUGUSTE HERBIN : L'Art non figuratif non objectif Zola : Le roman expérimental 1880. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture