Lorsque l'on envisage la notion d'œuvre d'art en philosophie, il est souvent question de l'appréciation d'un sujet de la valeur esthétique d'une œuvre. Une seule et même interrogation est alors récurrente : qu'est-ce que le beau ? Est-ce une propriété de l'objet ou un jugement du sujet ? Dépend-il du goût de chacun ? Bien plus, est-il possible de prouver à autrui la beauté d'une œuvre ? L'énoncé présuppose la possibilité de prouver la beauté d'une œuvre d'art.
[...] Platon porte un jugement objectif sur le beau. Selon lui, l'artiste est un imitateur qui exhibe l'ordre intelligible de la nature. L'inspiration est ce qui élève immédiatement l'artiste à la vision du beau. Tout se passe comme si les dieux lui soufflaient à l'oreille. Tandis que pour le philosophe, s'il veut contempler le beau, il doit s'extraire avec difficulté et patience de la caverne (Allégorie de Platon), se débarrasser du faux savoir, du monde sensible pour cheminer vers le monde intelligible, l'Etre, l'Idée. [...]
[...] Peut-on prouver qu'une œuvre d'art est belle ? Lorsque l'on envisage la notion d'œuvre d'art en philosophie, il est souvent question de l'appréciation d'un sujet de la valeur esthétique d'une œuvre. Une seule et même interrogation est alors récurrente : qu'est-ce que le beau ? Est-ce une propriété de l'objet ou un jugement du sujet ? Dépend- il du goût de chacun ? Bien plus, est-il possible de prouver à autrui la beauté d'une œuvre ? L'énoncé présuppose la possibilité de prouver la beauté d'une œuvre d'art. [...]
[...] En soi, ce que Bosch a souhaité représenter est laid mais la représentation picturale est belle. Ce n'est pas l'objet qui plait mais la contemplation de sa représentation. En fin de compte, on peut difficilement établir de véritables critères objectifs du beau puisqu'il existe une infinie variété de normes et que celles-ci évoluent avec le temps. Mais alors si le beau n'est ni démontrable ni constatable, comment est-il possible de prouver qu'une œuvre d'art est belle ? Peut-on véritablement parvenir à une démonstration de ce qu'est le beau ? [...]
[...] Cependant, la thèse du philosophe ne se limite pas à cela. Le jugement subjectif sur le beau n'a pas une portée limitée à la seule personne qui le prononce : il prétend à l'universalité. En effet, si j'éprouve du plaisir à la contemplation d'une peinture de Turner, je peux prétendre, en droit, que chacun doit pouvoir éprouver le même plaisir. En fait, il est possible qu'ils la trouvent belle. La belle œuvre d'art doit selon Kant déclencher libre jeu des facultés de l'esprit (entendement, imagination, sensibilité). [...]
[...] L'on peut alors légitimement prouver à autrui qu'une œuvre d'art est belle. Autrui, devant le David de Michel Ange par exemple, peut en droit dire C'est beau ! puisque la statue répond à des critères objectifs de la beauté. Cependant, en fait il peut dire Ca ne me plait pas car il n'est aucunement question de subjectivité dans la théorie de Platon. De plus, l'on peut émettre certaines objections à ce jugement objectif que le philosophe porte sur l'œuvre d'art. [...]
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