Quelle est la première image qui vous vient à l'esprit quand on vous dit « penseur » ?
N'est-ce pas celle d'un homme isolé, à l'écart de la société, vivant de manière autonome, avec ses propres valeurs, sa propre religion ?
Pourtant, l'étude des cas d'enfants sauvages montre que l'isolation et la solitude est un facteur limitant dans le développement de l'intelligence. L'homme pense ainsi au sein de la société, avec ses semblables : y a-t-il alors une pensée personnelle, propre à chaque « Moi »?
Mais au juste, le « Moi » est-il connu par chacun de nous ?
Il semble en effet difficile de se connaître soi-même quand le rapport à l'autre marque notre vie. Comment pouvons-nous alors penser par nous-mêmes quand nous ne nous connaissons pas ?
Mais qu'est-ce, au juste, « penser par soi-même » ?
Quelles sont les limites de la pensée individuelle ?
Enfin, comment pourrait-on « penser par soi-même » ?
[...] Nous sommes donc prisonniers des opinions et des illusions, mais chaque effort pour nous en détacher nous remplit de satisfaction : essayons donc de penser par nous-mêmes, quand bien même nous saurions que nous sommes condamnés à rester prisonniers. [...]
[...] On pourrait aussi définir penser comme raisonner». Mais Heidegger semble s'opposer à cette conception de la pensée en affirmant La science ne pense pas alors qu'il ne fait nul doute que les scientifiques raisonnent : pour Heidegger, la science calcule simplement. Braque conclut ainsi penser et raisonner font deux On peut ainsi émettre plusieurs oppositions entre les différentes formes de pensée. Tout d'abord, on peut peut-être distinguer pensée spontanée et pensée réfléchie : la pensée spontanée serait de l'ordre des sensations, de l'instinctif, elle serait quelque peu animale tandis que la pensée réfléchie se caractériserait par des fondements rationnels. [...]
[...] L'éducation serait ainsi une formidable machine à uniformiser. Cette vision de l'école comme machine à dresser l'individu rappelle Le meilleur des Mondes d'Aldous Huxley, où dès leur naissance les individus sont conditionnés, soumis à différentes épreuves pour être classés en catégories (alpha, bêta Le développent de la pensée personnelle de l'individu est dès lors très limitée : chaque individu pense en fonction de sa classe. Si Le meilleur des mondes est un roman d'anticipation, l'influence du milieu social semble une idée assez répandue. [...]
[...] Kant dans Qu'est-ce que les Lumières ? s'interroge sur ce qui fait la spécificité de ce mouvement : Qu'est-ce que les Lumières ? La sortie de l'Homme de sa minorité. La minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans la direction d'autrui, minorité dont il est lui-même responsable s'il est vrai que la cause en réside non dans une suffisance de l'entendement, mais dans un manque de courage et de résolution pour en user sans la direction d'autrui. [...]
[...] 4 - Penser par soi-même grâce aux autres Mais quand tout le monde m'invite à penser par moi-même, la vraie originalité ne consiste-t-elle pas à penser grâce aux autres ? De plus l'échange avec l'autre et la confrontation des points de vue permet de vérifier si la pensée est fondée en raison : combien de fois avez-vous été convaincu de quelque chose jusqu'à qu'on vous montre que vous n'avez aucun argument pour défendre votre position ? Nous pouvons penser à l'échange Socrate-Lachès qui permet de faire comprendre à ce dernier qu'il serait bien restrictif de définir le courage comme le fait des rester combattre dans le rang et de repousser l'ennemi jusqu'au bout du combat. [...]
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