Le corps semble autonome à travers différents phénomènes observables quotidiennement, comme par exemple celui des mouvements réflexes, répondant à une pure nécessité mécanique hors de toute volonté de l'âme. Nul en effet n'a besoin d'user de sa volonté et de sa conscience pour que le mouvement de la respiration s'effectue en son corps. De fait, le corps meut le diaphragme et les poumons d'une manière qui semble tout à fait autonome. Cependant, par les autres mouvements, ceux qui sont dus à l'exercice de la volonté, on fait en permanence l'expérience d'une possible action de l'âme sur le corps. Ainsi, si je veux mouvoir mon bras, mon corps se met aussitôt en mouvement sous l'effet de ma volonté qui siège dans l'esprit. Le corps semble donc à la fois uni à l'âme et à la fois dissocié vis-à-vis de celle-ci.
Peut-on finalement parler d'une autonomie du corps ? Celle-ci est-elle effective et si oui jusqu'à quel point la vie du corps est elle parallèle à la vie de l'âme sans entrer en interrelation avec cette dernière ?
Un corps qui serait autonome désignerait un corps qui se dirigerait selon ses propres lois, un corps qui serait l'unique cause immédiate de ses actions. Cela signifierait qu'il soit une substance complète en lui-même et à lui seul. Qu'adviendrait-il alors de l'idée d'une union entre le corps et l'âme ? Le corps est-il autonome en dehors de toute influence de la raison ou bien celui-ci dispose-t-il d'une certaine autonomie mais cela dans une sphère de dépendance par rapport à la raison, dans le cadre d'une domination qui demeure exercée sur lui par la raison ? Y a t il, dans la personne humaine composée d'un corps et d'une âme, un primat du corps ou bien un primat de la raison ?
Pour répondre à ces interrogations, il sera exposé dans un premier temps qu'en effet on peut avancer une relative autonomie du corps vis à vis de l'âme car celui-ci peut agir sans avoir recours à l'âme ; puis dans un second temps, il sera dit que le corps ne saurait être considéré comme autonome si l'on entend ce terme d' « autonomie » dans le sens d'une indépendance totale du corps vis-à-vis de l'âme ; enfin il sera montré que le corps agit, certes, selon ses propres lois mais que celles-ci sont les lois de la nature dictées par Dieu et donc que le corps est autonome dans une certaine mesure uniquement.
[...] Ainsi, l'autonomie du corps n'est pas une autonomie totale. En effet, le corps est dissociable de l'âme ni dans les faits ni dans l'esprit ; et le corps est exposé à une action réelle de l'âme qu'il subit. En tant qu'il est uni à l'âme, le corps n'est pas vraiment indépendant et on ne peut pas parler d'autonomie. Pour statuer sur l'autonomie du corps, il convient de reconsidérer cette notion et ce par rapport à quoi elle est appliquée : le corps agit selon ses propres lois mais subit l'action de l'âme. [...]
[...] L'effort nous fait croire à une volonté efficace alors qu'il nous présente le contraire en nous montrant qu'à la différence de Dieu, qui lui possède une volonté efficace, nous sommes obligés de faire des efforts, tandis que Dieu non. La volonté nulle ne peut pas agir sur le corps, le corps est agit uniquement par la volonté divine, il n'est donc en rien autonome. La croyance en la création divine implique la croyance en l'union substantielle du corps et de l'âme, union qui achève de détruire l'idée d'une éventuelle autonomie du corps. [...]
[...] Peut-on parler d'une autonomie du corps ? Le corps semble autonome à travers différents phénomènes observables quotidiennement, comme celui des mouvements réflexes, répondant à une pure nécessité mécanique hors de toute volonté de l'âme. Nul en effet n'a besoin d'user de sa volonté et de sa conscience pour que le mouvement de la respiration s'effectue en son corps. De fait, le corps meut le diaphragme et les poumons d'une manière qui semble tout à fait autonome. Cependant, par les autres mouvements, ceux qui sont dus à l'exercice de la volonté, on fait en permanence l'expérience d'une possible action de l'âme sur le corps. [...]
[...] C'est ainsi par une compréhension exacte des passions que l'on pourra espérer les vaincre. Car, de fait, une fois que l'on a compris que le corps, en tant qu'il est fini, ne peut pas être soumis à des forces extérieures, ni ne pas éprouver de passions, alors la nécessité du phénomène observé nous aide à l'accepter et à le tolérer. Ainsi, la superstition est assimilée à une passion car, face à la mort par exemple, si l'on ne reconnaît pas que c'est quelque chose de nécessaire, on ne l'accepte pas pleinement et on la subit. [...]
[...] Descartes se donne pour objectif de déterminer l'origine des passions ainsi que le remède qui pourrait être apporté à celles-ci. Selon lui, les passions sont un phénomène d'origine physiologique uniquement. En effet, il établit le rapport suivant : les passions de l'âme sont dues à une action du corps, car la passion signifie être agi par une cause extérieur à soi, alors que l'action signifie être la cause de sa propre action. Pour remédier à ce phénomène, Descartes propose de renverser le rapport et de substituer à celui-ci une action de l'âme et une passion du corps. [...]
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