Obéir à la loi, obéissance civile, ordre public, loi indiscutable, dura lex, sed lex, désobéir à la loi
Dans notre société actuelle, la majorité de la population s'accorde à dire que nos lois, cet ensemble divers de règles, de normes et de prescriptions qui émanent d'une certaine autorité, sont légitimes et nécessaires. Notre vie est ponctuée de codes auxquels il peut sembler naturel de se soumettre, que ce soit le Code de la route, les règlements intérieurs ou les constitutions qui régissent l'état, la soumission est prescrite. L'obéissance civile trouve même sa place dans la Déclaration des droits de l'Homme, qui affirme que « tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance. » De là à dire qu'il faut obéir à la loi, en tout temps, en tout lieu, sans jamais remettre en question l'autorité, comme le font depuis des siècles et des siècles les fourmis, ces animaux et bons petits soldats qui obéissent sans trahir une seule fois leur reine, il n'y a qu'un pas.
Cependant, cette obéissance peut sembler douteuse, voire contraire à toute éthique.
[...] À situation extrême, réponse extrême : la désobéissance à la loi. Il existe toujours des exceptions qui poussent les hommes à ne plus obéir, que ce soit des cas d'urgence ou de danger. Nous pouvons toujours, au quotidien, trouver des excuses pour désobéir. Mais désobéir à la loi ne relève pas que d'une situation d'urgence ponctuelle : il peut s'agir d'un vrai combat pour défendre une liberté violée. Par l'obéissance, il assure l'ordre, par la résistance, il assure la liberté disait Alain. [...]
[...] De même, Martin Luther King et les grands acteurs pacifistes de la lutte contre les lois racistes des États-Unis ont désobéi pour montrer qu'il n'y a pas de raison expliquant scientifiquement et rationnellement une quelconque infériorité de la prétendue race noire par rapport à la race blanche La seule condition obligatoire pour tenter de faire changer la loi à travers la désobéissance civile est l'acceptation de la sanction, mais il s'agit d'un coût qui peut en valoir la peine. Enfin, on peut désobéir à la loi quand la justice ne fait pas correctement son travail. Comment ne pas avoir d'envie de vengeance lorsque l'assassin de son enfant n'est pas puni, à cause d'un simple vice de procédure ? [...]
[...] Pourquoi obéir à cette interdiction, qui n'a aucun sens puisqu'elle a été décidée de manière arbitraire, sans discussion, sans débat ? Un million d'Allemands de Berlin-Est passeront donc à l'Ouest malgré le danger, refusant d'obéir à un état autoritaire qu'ils n'ont pas choisi. De même, en France, pendant la Renaissance, ce temps des rois absolus, les Français ont remis en question l'autorité du chef de l'État. En effet, à part une hérédité et une pseudo ascendance divine, qu'est-ce qui aurait pu expliquer qu'une personne soit choisi comme roi et pas une autre, peut être plus légitime ? [...]
[...] Mais la désobéissance peut également se faire de façon pacifique, à la manière de Gandhi, en Inde. Cette ancienne colonie anglaise, sous le joug du royaume d'Angleterre, souhaitait une indépendance, qui ne lui fut accordée que grâce au concept de désobéissance civile, le refus de se soumettre effectué de façon non violente, collective et publique, de remplir une obligation légale ou réglementaire parce qu'on la juge indigne ou illégitime, et parce qu'on ne s'y reconnaît pas, développé par Thoreau et surtout Gandhi, qui refusait de payer les taxes, et décida de lancer la Marche du Sel, c'est à dire une longue marche pour recueillir de ses mains un peu de sel de l'océan Indien, violant alors la loi sur la distribution de cette ressource, relève d'un combat pour la liberté. [...]
[...] Inspiré de fait réel, ce film montre clairement qu'obéir aux lois dans un État injuste et qui ne garantit pas l'intégrité morale de toutes les minorités n'a qu'une importance relative. De plus, pour certains philosophes, les lois peuvent être injustes par leur opposition directe au bien divin. Les conventions qui forcent à l'idolâtrie ne doivent, selon eux, pas être suivies, car elles élèvent au rang de dieu, ou du moins d'êtres divins, des personnes humaines, et donc sujettes aux vices et à la décadence. [...]
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