Le renom du philosophe allemand Max Stirner repose entièrement sur son oeuvre maîtresse L'Unique et sa propriété. L'auteur y propose en effet, une nouvelle définition de la liberté, considérée comme un mouvement de libération permanent de la part de l'homme qui est « unique », c'est-à-dire, rebelle à toute intégration politique et sociale, et à qui le philosophe donne le droit de tout considérer comme sa « propriété », à partir du moment où cela correspond à sa nature et à sa volonté. Souvent considéré comme le chef de file de l'anarchisme individualiste, Max Stirner prône une liberté absolue -« La liberté ne peut être que la liberté toute entière »-, et s'oppose aux libertés partielles ou miettes de liberté offertes par le libéralisme, qui dénaturent l'essence même de la liberté. L'héritage hégélien se ressent dans cette liberté qui se veut comme critique d'une liberté purement intérieure et qui tend en permanence à s'inscrire de manière absolue dans la réalité, se fondant à la mesure de cet effort de libération. Ainsi, la « propriété », au-delà de la liberté qui peut rester théorique, est véritablement tout ce que l'homme peut conquérir, s'approprier par sa volonté.
Cependant, de nombreuses critiques semblent pouvoir être opposées à cette conception de la liberté. En effet, considérer la liberté comme une « appropriation », qui doit s'opposer à toute restriction, revient en réalité, à se tromper sur la nature même de la liberté.
[...] Nécessité de passer de cette conception de la liberté à une liberté comme appropriation. - La liberté comme conquête et appropriation : La liberté est quelque chose dont je dois me servir avec mon individualité. Elle est essentielle mais n'est pas tout dans la démarche de libération. Il faut être plus que libre, il faut être propriétaire. La liberté n'est pas donnée, mais elle se conquiert, elle est le fruit d'une lutte pour se libérer de tous les asservissements qui limitent notre liberté malgré nous. [...]
[...] Première partie Théorie de Stirner sur la propriété La propriété, une nouvelle définition de la liberté comme autoaffranchissement ( La propriété désigne quelque chose au-delà de la liberté. Critique de cette notion de liberté héritée de la société. - Une liberté incomprise dans son essence : Tout au long de son ouvrage, Max Stirner, développe une longue critique d'une liberté qui serait dévoyée dans son essence même. En effet, de la liberté qui était un mouvement de conquête, d'affranchissement, nous en sommes venus, à hériter d'une liberté figée. Une liberté qui se donnerait au citoyen, mais par bribes. [...]
[...] C'est lorsque l'on aura commencé cette libération qu'on pourra s'apercevoir que la liberté est sans cesse menacée par de nouveaux éléments, et la liberté doit devenir notre propriété donc, nous devons lutter avec vigueur contre ces éléments. La liberté supprime d'elle-même toute entrave à sa réalisation. Face à la colère de la liberté qui s'énerve de manière vaine, La propriété permet de dépasser ces entraves de manière absolue, en supprimant tous les obstacles qui, de manière décrétée par le moi, tendent à gêner. -Qui prendra pour repère et but principal, le moi et le développement de l'égoïsme : le fondement de l'anarchisme individuel. [...]
[...] La liberté est devenue émancipation : le peuple demande l'autorisation. Ainsi la liberté a été institutionnalisée, mais a perdu toute valeur et tout sens. - La liberté est ainsi donnée par la société mais entièrement modelée par cette dernière. Elle est sans cesse déterminée, encadrée, partielle et limitée. Les nombreuses revendications des peuples sont à comprendre dans cette logique : au lieu de se battre pour une liberté totale, ils se battent pour de nombreux droits mais de manière isolée : certains prôneront la liberté de parole, d'autres, celle de religion, alors qu'en réalité, ils ne se battent pas pour la liberté mais pour une liberté (il n'y a pas ce mouvement essentiel de libération contre tous les asservissements. [...]
[...] Le capitalisme en tant que doctrine économique semble offrir une réponse à cette critique : en effet, la liberté individuelle est essentielle, et devient le point d'appui majeur de cette théorie économique. Cependant, elle ne peut exister sans obstacle : autrui n'est pas une limitation à cette liberté, mais bien au contraire, un moyen de la faire progresser et évoluer, dans le cadre de la libre concurrence par exemple. Le libéralisme, en s'appuyant sur cette pensée économique, est parvenu à concilier liberté et obstacles, en évitant les dommages la pensée idéaliste du libertarianisme. [...]
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