Lorsque quelqu'un cherche une excuse à sa conduite, c'est parce qu'il a agi d'une manière qui paraît plus ou moins répréhensible. Il s'agit le plus souvent de suggérer ou de persuader qu' "on ne l'a pas fait exprès", c'est-à-dire que la volonté propre n'est pas entrée en jeu. Dans ce contexte, prétendre avoir "agi inconsciemment" semble faire allusion à ce qui peut, en effet, soit s'effectuer indépendamment de la volonté, soit contrarier carrément cette dernière.
[...] C'est pourquoi le ça doit laisser la place au je] Lorsque Freud affirme que là où est le ça, le je doit advenir il souligne bien que les pulsions doivent s'effacer devant des conduites maîtrisées, qui tiennent compte des exigences sociales. Quelle que puisse être la noirceur» que l'on prête à l'inconscient, il ne saurait être question, de son point de vue, de laisser le champ libre aux pulsions. Et la supériorité reconnue au je sur le ça signale que, loin de disparaître, la responsabilité est maintenue. Elle est même, en un sens, renforcée, puisqu'il appartient au sujet de connaître aussi ce qui peut émaner de son inconscient - ne serait-ce que pour s'en défendre ou le contrarier. [...]
[...] Peut-on s'excuser en disant: j'ai agi inconsciemment ? [Introduction] Lorsque quelqu'un cherche une excuse à sa conduite, c'est parce qu'il a agi d'une manière qui paraît plus ou moins répréhensible. Il s'agit le plus souvent de suggérer ou de persuader qu' on ne l'a pas fait exprès», c'est- à-dire que la volonté propre n'est pas entrée en jeu. Dans ce contexte, prétendre avoir agi inconsciemment semble faire allusion à ce qui peut, en effet, soit s'effectuer indépendamment de la volonté, soit contrarier carrément cette dernière. [...]
[...] [Conclusion] Agir inconsciemment est une expression que l'on ne peut accepter que si on l'applique à 'l'individu encore incapable de raisonnement, ou d'exercer une volonté articulée sur un véritable projet, c'est-à-dire à l'enfant, qui peut en effet y trouver une manière d'excuser des conduites regrettables. Mais l'adulte, s'il prétend continuer à agir inconsciemment révèle, en réalité, soit son incapacité à considérer lucidement ce qui compose une conduite, soit une incompréhension de l'enseignement, freudien. En aucun cas, la formule ne peut être utilisée sérieusement pour se défaire d'une responsabilité qui demeure le signe de la maturité. [...]
[...] [III - Il est nécessaire de refouler les pulsions] [A. Pour certains rationalistes, l'inconscient freudien dégrade l'humanité] Lorsque Alain déclare que la psychanalyse n'est qu'une psychologie de singe c'est aussi le risque d'une disparition des valeurs morales qu'il déplore: si, par leur insistance sur la libido, les théories de Freud rabaissent l'homme au rang de l'animalité brute, il va de soi que l'existence de la morale devient pour le moins problématique - on n'attend pas d'un singe qu'il se conduise bien ou mal, ni même qu'il comprenne la différence entre le bien et le mal. [...]
[...] Plus précisément: on accepte volontiers cette responsabilité lorsque les conduites et leurs conséquences paraissent bonnes, mais on a tendance à chercher à s'en défaire lorsque les conduites et leurs conséquences paraissent mauvaises. C'est alors que l'allusion à un inconscient compris plus sérieusement peut s'offrir comme une issue. [II - L'inconscient freudien ne semble-t-il pas empêcher l'exercice de la volonté [A. Il occupe les neuf dixièmes de l'appareil psychique] Tel que l'analyse sérieusement Freud, l'inconscient peut bien sembler à même d'excuser les conduites mauvaises. [...]
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