L'homme, dans sa quête de confort intellectuel et moral, tente de réduire au maximum la marge d'incertitudes, que l'on sait être source d'inquiétude, que l'existence comporte.
[...] I Conditions d'émergence et pertinence de la question (C'est-à-dire : quand cette question ce pose-t-elle ? Quand est-elle pertinente 1 Les scrupules ne nous assaillent pas à chaque décision, à chaque moment de notre existence. La plupart de nos actions vont de soi, et ne demandent pas à être justifiées, parce qu'elles s'intègrent dans la vie sociale. Beaucoup de nos choix, de nos comportements, sont en effet dictés par les règles et les exigences sociales (plus que morales peut être) et matérielles, que nous avons intériorisées. [...]
[...] PHILOSOPHIE Peut-on être sûr de bien agir ? Introduction L'homme, dans sa quête de confort intellectuel et moral, tente de réduire au maximum la marge d'incertitudes, que l'on sait être source d'inquiétude, que l'existence comporte. Cette peur du questionnement, du scrupule et du doute, nous fait rechercher des solutions toutes prêtes, peut être parce que nous avons peur d'y éprouver là notre liberté, ou notre imperfection (seul Dieu en effet ne peut douter de la moralité de sa volonté), ou plus simplement à cause de la souffrance que le cas de conscience provoque. [...]
[...] En ce sens il faut bien croire que nous pouvons être sûr de bien agir, un peu comme le mathématicien a foi en la vérité. Il faut supposer que nous pouvons savoir ce qu'est le bien, pour ne pas sombrer dans le relativisme, si immoral, le désespoir, ou encore l'acte gratuit. Mais parvenir à l'universel, ce n'est pas le fait d'un sujet pur, omniscient, désincarné, mais d'un sujet engagé dans une histoire, visant des fins particulières : je ne suis pas un sujet-en-soi ayant à réaliser la justice-en-soi ou le bien-en-soi ! [...]
[...] En effet, il est vrai que bien agir c'est agir efficacement, utilement, autrement dit agir rationnellement. Nous ne sommes pas là dans le domaine de la moralité, mais de la technique. On pense ici à l'impératif hypothétique de Kant, selon lequel bien agir, c'est aussi adapter de façon optimale des moyens à une fin. Mais il est clair que le bien dont il est question ici n'est pas le bien moral. Dans ce cas, ce qui nous permet de juger une action, ce sont davantage ses conséquences que ses principes ; on dira alors qu'on a bien agi seulement si les conséquences de notre action sont avantageuses. [...]
[...] En fait, je ne peux jamais savoir si les motifs qui ont présidé à mon action ne sont pas de l'ordre de la crainte, du goût de la récompense, de l'égoïsme. Kant suppose également que l'histoire toute entière s'effectue par une dialectique où c'est par les passions, peu morales en elles-mêmes, que se réalise la raison, efficace en elle-même semble-t-il ! (Thèse de l(insociable sociabilité, qu'on peut rapprocher de celle de Mandeville dans La fable des abeilles). Ainsi l'impression d'avoir bien agi ne serait que l'illusion d'une conscience qui se masquerait à elle-même ses véritables intentions 4 Cependant la difficulté ne s'arrête pas là. [...]
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