Peut-on ne pas être soi-même, théorie freudienne de la conscience, surmoi, identité, influence de nos actions, Psychose, Alfred Hitchcock, inconscient, incohérences mentales
Cette question paraît contradictoire, en effet, par simple logique, il semble impossible d'être à la fois soi-même et différent de soi-même. Cela implique que nous sommes nous-mêmes, puisque le terme "soi" renvoie à la personne qui parle. Nous sommes la même chose que ce qu'on croit être, que ce qu'on a conscience d'être. Le "Je" est identique au "soi-même", ou alors les deux sont une seule et même chose. Or, pour pouvoir définir le "soi-même", il faut avoir conscience que l'on existe et de ce qu'on est, de notre identité. La notion de "soi-même" est donc étroitement liée à la conscience. Nous parlerons donc de "soi-même" dans le contexte de la théorie freudienne de la conscience.
[...] Est-ce qu'une telle chose est possible ? Je vais répondre à cette question en parlant de l'inconscient, ses mécanismes et ses interactions avec le « Moi » et le Surmoi, selon Freud. Pour illustrer cette possibilité, je vais prendre l'exemple de Psychose, un film réalisé par Alfred Hitchcock et sorti en 1960. II. L'exemple de Psychose d'Alfred Hitchcock Norman Bates est un jeune homme qui tient un motel. À plusieurs reprises dans le film, il va se déguiser et imiter la voix de sa défunte mère. [...]
[...] Ainsi, en alliant les deux, on obtient une notion d'unité de soi (je suis une seule personne). La conscience agit comme tribunal à travers le Surmoi. Selon Freud, le Surmoi est le support des interdits et des obligations sociales et culturelles. Le « Moi » est sous la pression et la régulation du Surmoi. En effet, Freud a dit : « Le Surmoi représente une intériorisation des interdits parentaux, une puissance interdictrice dont le Moi est obligé de tenir compte. » Pour Freud, nous développons notre esprit et découvrons les différents rôles sociaux en plusieurs étapes, de 0 à 6 ans, lorsqu'on est enfant. [...]
[...] Le « soi-même » de Norman n'existe alors plus, du moins temporairement, et laisse place au « soi-même » de se mère. De plus, Norman est diagnostiqué avec un trouble de l'identité, ce qui renforce l'idée qu'il perd son identité (et donc son « soi-même ») pour prendre l'identité de sa mère. On peut ajouter que, dans la scène où Norman rentre dans la salle de bain pour la deuxième fois (après avoir tué Marion), il a l'air surpris. Cela signifie qu'il ne se souvenait pas d'avoir tué la jeune femme. [...]
[...] La « mère » prend Marion comme une potentielle rivale à la domination de la « tribu » (un concept de Freud faisant parallèle aux tribus préhistoriques, mais dans ce cas précis il y a un matriarcat plutôt qu'un patriarcat). C'est pourquoi Norman pense que sa mère serait jalouse s'il était un peu amoureux de Marion. Nous pouvons relier le concept de la tribu (dans la famille de Norman) au complexe d'Œdipe. En effet, Norman aimait beaucoup sa mère et son père est absent dès le début, et Norman finit par tuer Marion (alors qu'il se prend pour sa mère). [...]
[...] Nous suivons les lois par choix de la même façon que le Moi obéit au Surmoi par choix. Le Surmoi a beau nous influencer, on est toujours conscient des nos actes et donc nos actes résultent forcément de nos choix. On est donc « soi-même », même sous l'influence du Surmoi. Il en va de même pour les acteurs ; ils jouent un rôle, un personnage, mais choisissent de faire ce rôle. Même dans un rôle, l'acteur ne devient pas littéralement le personnage qu'il joue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture