Peut-on détenir la vérité, concept de vérité absolue, jugement erroné, raison, subjectivité, assurance du vrai, valeur universelle, Emmanuel Kant, Saint-Thomas, diallèle, illusion, réflexion, rationalité, Pécharman, Blaise Pascal, raisonnement, méthodologie
Il est très courant d'entendre dire ou d'affirmer soi-même, à propos de toutes sortes de choses, "c'est vrai". Il semble inconcevable de ne pas pouvoir donner de définition simple et claire à ce propos ; pourtant, lorsqu'on tente de considérer la vérité dans son sens le plus pur et le plus absolu, la dimension multiple et confuse de cette notion brouille les pistes. Aussi, on dira que le concept de vérité ne peut être rattaché en droit qu'à un jugement, et qu'au jugement vrai s'oppose le jugement erroné. Ainsi, un jugement vrai sera défini comme tel s'il est fondé en raison ; mais de quels moyens disposons-nous pour évaluer le fondement en vérité d'un énoncé ?
[...] Peut-on avoir la conviction intime d'être en possession du vrai ? Indéniablement, la vérité peut s'imposer à l'agent de manières multiples, mais cela bien sous une forme illusoire. Si l'on considère la notion de vérité dans le cadre d'un jugement, la subjectivité de celui qui le prend pour vrai influence nécessairement, de façon plus ou moins importante, cette assurance. Il est possible d'être convaincu de la véracité d'un énoncé, que ce soit par croyance ou en raison d'une certaine affection pour cette dernière. [...]
[...] Le deuxième critère de vérité que cite Kant est le « principe de raison suffisante » selon lequel chaque vérité logique doit être fondée logiquement : elle doit avoir des principes et ne doit pas avoir de conséquences fausses. Ce second principe de vérité logique est externe puisqu'il concerne la conformité à la rationalité et positif dans le fait qu'il réside dans une connexion logique d'une connaissance avec les principes et les conséquences. Ainsi, si le principe est vrai la conséquence également devrait être vraie, car elle est déterminée par le principe. [...]
[...] Il s'agirait donc de se débarrasser de tout apriori en tant qu'il pourrait interférer dans la recherche du vrai objectif. Si le scepticisme ne constitue pas en soi une voie d'accès direct à la vérité, il permet du moins, tout comme les méthodes que proposent Descartes ou encore Kant, de s'éloigner avec certitude de l'erreur. Et, en cela, fournit une base solide au cheminement que représente la quête du vrai. [...]
[...] Il est légitime de se demander, en constatant les lacunes de cette définition, est-il possible de prononcer un jugement objectif ? La subjectivité constitue un carcan dont il est difficile de se défaire, et son influence peut être discrète au point que l'agent se persuade qu'elle n'en a aucune. Cette subjectivité inconsciente est un facteur d'erreur notoire en tant qu'il fournit à l'agent l'assurance sensible d'une vérité qui n'est qu'illusion. II. Les multiples illusions de vérité : l'assurance subjective du vrai A. [...]
[...] Il propose donc une voie, en quatre points, pour bien appliquer son esprit et le conduire vers le vrai. Le premier point préconise de ne recevoir aucune chose pour vraie si sa vérité n'est pas de l'ordre de l'évidence. Il s'agit d'éviter la précipitation et de « ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute ». Le deuxième point consiste à diviser chaque difficulté en parcelles, et ce afin que chacune d'elle soit plus facile à résoudre. [...]
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