Les affaires liées à l'euthanasie ponctuent régulièrement les titres d'actualités à l'image de l'infirmière Christine Malèvre qui a mis fin aux jours de ses malades ou encore l'affaire Humbert dans le Nord de la France. Le biodroit s'imposerait donc face au défi lancé par la science à la condition humaine car « l'homme veut se rendre maître et possesseur de la nature » (Discours de la méthode, VIe partie).
Si Darwin nous a montré que l'homme est le fruit de l'évolution, l'homme serait capable d'orienter celle-ci et de la programmer.
En cherchant dans le dictionnaire la définition du mot « biodroit », on constate aisément qu'il n'y figure pas : c'est la preuve manifeste que le biodroit n'existe pas à part entière, ou tout au moins qu'il est en cours de gestation. En revanche, la réflexion sur les rapports entre la médecine et la morale n'est pas neuve comme en atteste l'étymologie indoeuropéenne de l'unicité de la racine des deux mots « médecine » et « méditation ».
Je prendrai le mot « biodroit » comme étant dérivé du grec « bios » vivant et du mot « droit » : le biodroit serait l'ensemble des règles juridiques qui gouvernent le vivant.
La volonté de construire un biodroit résulte d'une angoisse future face au savoir. Adam n'a t-il pas été chassé du jardin d'Eden pour avoir goûté le fruit de l'arbre de la connaissance ?
Dans quelle mesure le biodroit répond t il à nos inquiétudes ? Nous allons voir dans un premier temps que le biodroit est un concept nouveau, puis nous allons nous interroger sur sa valeur.
[...] Le biodroit, comme le droit, est fait pour être contourné par ceux qui ne veulent pas le respecter. Par exemple, si le droit interdit à la science le clonage humain car cela pose un problème de conscience, la science a déjà préparé sa réponse en créant des clones de grenouilles sans tête, donc sans pensée et elle rétorquera au droit que si l'extension à l'homme d'une telle expérience est possible, il n'y aura plus de problème de conscience. L'impuissance du droit dans le domaine biomédical se heurte à deux écueils : - Ignorer les données techniques et sociales engendrées par la science et à maintenir la pureté de règles inadaptées. [...]
[...] Quel pouvoir et quelle force accorder à la philosophie ou à la théologie par exemple ? Divers systèmes normatifs se mettent alors en place en fonction des intérêts de chacun des groupes. L'éthique produite par la communauté scientifique elle- même se fonderait sur une seule légitimité oligarchique de savant et d'expert. En France le CCNE (comité consultatif national d'éthique) a été créé en 1983 : il constitue un groupe de réflexion pluridisciplinaire. Mais les avis qu'il rend sont consultatif et n'ont pas valeur décisionnelle. [...]
[...] Faute d'un mécanisme organisé de sanction par le droit, les principes éthiques risquent de rester impuissants face à des pratiques contraires. La méthodologie bioéthique semble floue face au biodroit, qui lui semble plus rigoureux. Toutefois, il faut se garder d'appeler droit tout intérêt personnel. Ainsi, quel est le meilleur garant de la promesse du bien mourir : l'Eglise, l'Etat, le Citoyen, le Praticien, le Médecin, ou le Juge ? Le biodroit devra répondre à l'interrogation kantienne du Que dois-je faire ? Pour la bioéthique, il est très facile d'énoncer de grands principes, mais à qui les applique-t-on ? [...]
[...] Le questionnement éthique porte sur la limitation de cet interdit. Le plus surprenant sans doute, c'est que la loi de 1994 prévoit elle même une clause de révision dans un délai de 5 ans afin de revoir ces interdits. Ce qui est interdit ne le sera peut être plus demain. Si les droits de 1789 semblent inscrits dans du marbre, le biodroit semble être écrit à la craie sur un tableau noir. Le biodroit serait-il infaillible ? Le droit peut-il se passer des idéologies ? [...]
[...] Que peut-on espérer du biodroit ? Les affaires liées à l'euthanasie ponctuent régulièrement les titres d'actualités à l'image de l'infirmière Christine Malèvre qui a mis fin aux jours de ses malades ou encore l'affaire Humbert dans le Nord de la France. Le biodroit s'imposerait donc face au défi lancé par la science à la condition humaine car l'homme veut se rendre maître et possesseur de la nature (Discours de la méthode, VIe partie). Si Darwin nous a montré que l'homme est le fruit de l'évolution, l'homme serait capable d'orienter celle-ci et de la programmer. [...]
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