Peut-on échapper à la nature ?

Thèmes abordés

Echapper à la nature, conscience, clonage cellulaire, Hegel, Descartes, coronavirus, dépendance, progrès scientifique, Montaigne, maîtrise de la nature, adaptation, écologie

Résumé du document

Dans le film "The Revenant" en 2016 de Alejandro Gonzalez Inarridu, le personnage principal interprété par Leonardo Di Caprio est en danger dans une nature hostile (le froid, les animaux sauvages, le manque de nourriture...) et doit s'en échapper pour survivre et venger la mort de son fils. Pour cela, il va utiliser ses connaissances et son instinct de survie pour dépasser ses limites et la nature. Ainsi, est-ce que la nature arrive en opposition à l'homme ou est-ce que l'homme fait partie intégrante de la nature ? Si l'homme tente de s'en échapper, c'est que la nature est le point de départ qu'il essaye d'en sortir. Le besoin d'en échapper marque l'idée d'un risque ou d'un danger qu'il est nécessaire de fuir. Et enfin, l'homme est-il en capacité de le faire, et surtout doit-il le faire ? Dans quelles mesures l'homme peut-il échapper à la nature ?

Extraits

[...] Montaigne dans les Essais précisait « l'intelligence qui nous a été donnée pour notre plus grand bien, l'emploierons-nous à notre ruine, combattant le dessein de nature, et l'universel ordre des choses qui porte que chacun use de ses outils et moyens pour sa commodité ? ». L'homme est doté d'une intelligence, mais ne sait pas d'où elle vient. Cette intelligence nous peut nous mener à notre perte. Par exemple, en se développant, l'homme a créé des voitures, des usines pour produire . qui causent des nuisances : la pollution. Ce danger anthropique, distinct de la nature, a des répercussions néfastes sur la santé de l'homme (l'asthme, les cancers . [...]

[...] Ses connaissances et la technique permettent à l'homme Lemieux connaitre la nature. Un autre philosophe de l'Antiquité, Aristote, dans La Politique affirmait : « c'est donc à l'être capable d'acquérir le plus grand nombre de techniques que la nature a donné l'outil de loin le plus utile : la main. ». En effet, l'homme est un être naturel, ses mains sont ses outils. Les mains représentant la technique, cette dernière est donc naturelle. La technique n'est pas quelque chose d'artificiel, elle n'est donc pas en opposition à la nature. [...]

[...] Cependant, comment peut-on échapper à la nature alors que l'homme est ignorant et donc est loin de maitriser la nature ? Il lui est entièrement dépendant, car il est un animal naturel. Enfin, il ne faut pas mettre en opposition l'homme et la nature ni caractériser des rapports de dominations entre l'un et l'autre amenant l'idée de s'en échapper. L'homme à travers ses caractéristiques propres améliore ses conditions de vie tout en respectant la nature dont il fait partie. Il y a une relation vertueuse entre la nature qui donne et l'homme qui la protège. [...]

[...] Ainsi, ce n'est que lorsque la nature se maitrise progressivement que l'on peut se rapprocher d'elle, qu'on cherche à mieux la connaitre et à la préserver. L'homme ne doit donc pas échapper à la nature, car c'est à travers la connaissance et la technique, propres à l'homme, qu'il apprécie tous les bons côtés de la nature sans la subir. Pour conclure, l'homme peut s'échapper de la nature, car elle n'est qu'un point de départ qu'il est nécessaire pour lui de s'affranchir et de se positionner en tant que maitre. Pour son propre confort, l'homme s'échappe de la nature en corrigeant les défauts. [...]

[...] Cela a commencé dès la préhistoire avec la maitrise du feu pour se réchauffer, s'alimenter, se protéger des animaux sauvages avec la maitrise de l'eau : l'irrigation est apparue en Mésopotamie en 7000 av. J.-C. et tout récemment même la maitrise de la vie avec en génétique le clonage cellulaire de la brebis Dolly en 1996. Ainsi, le destin de l'homme est de s'échapper de la nature pour en être le maitre. À ce titre, Hegel, dans son ouvrage Encyclopédie des sciences philosophiques, fait une allusion au texte biblique de la Genèse en disant « la nature est pour l'homme seulement le point de départ qu'il doit transformer ». [...]