Toute la recherche philosophique a pour origine la connaissance et la réflexion sur cette connaissance. L'homme, connaissant peu, désire tout connaître ; en effet, celui qui n'a pas accès à la connaissance ne peut désirer connaître, de même que l'aveugle ne peut désirer voir, si ce n'est pas le désir que lui donnent les autres de voir ; mais tout être qui connaît un peu, et c'est ce qui caractérise l'homme, désire connaître tout et, ne pouvant y parvenir, se pose la question de savoir ce qu'est la connaissance (...)
[...] Peut-on dire qu'il n'y a pas de conscience sans mémoire ? Plan Introduction : le désir de tout connaître I. La connaissance est une création de la conscience La conscience par l'excitation des sens Le corps comme intermédiaire entre le monde et la conscience II. La conscience reconstruit le monde La perception laisse des traces : la mémoire Le souvenir La mémoire comme persistance du passé III. Mémoire et imagination Mémoire et émotion La mémoire comme connaissance Mémoire et abstraction IV. [...]
[...] La conscience reconstruit le monde. Si le monde extérieur se présente à nous de manière globale, le rôle de la perception est de choisir, de sélectionner, et de constituer un monde pour soi, qui est une interprétation du monde extérieur. Mais, pour que nous percevions ce monde, il faut qu'il existe, car percevoir c'est se donner une image du monde, mais d'un monde qui existe. Percevoir, ce n'est pas créer, imaginer, c'est connaître, se donner une représentation de quelque chose qui est. [...]
[...] Avant tout jugement, la conscience oublie les intermédiaires que sont les sens, et se croit en contact direct avec le monde, dont elle a une perception très floue. La conscience, par la perception, choisit, ne conserve pas tout le donné des sens, et c'est par ce choix que la connaissance existe. La sensation est purement subjective, d'ordre purement physique et ne concerne que le sujet; elle constitue dans une certaine mesure, un écran entre le sujet et l'objet, et le sujet s'empresse de l'oublier, ne conservant que la perception qui est au contraire la liaison entre le sujet et l'objet, l'image que le sujet a de l'objet. [...]
[...] Elle n'a pas de rapport avec l'expérience personnelle, elle est sans vie. Les diplômes que l'on acquiert représentent cet acquis de la mémoire, le certifient, mais ne faisant, trop souvent, appel qu'à cette forme de mémoire, ne reflètent en rien le sujet. La mémoire-savoir ne contient pas seulement un savoir qui a toujours été acquis sans rapport avec l'expérience personnelle; elle contient également des souvenirs qui ont été des images vivantes, mais qui se sont desséchés pour devenir abstraits et impersonnels. [...]
[...] Le corps est élément du moi et élément du monde, et c'est lui qui permet le contact avec le monde; pour la conscience il est du côté du monde physique, il est perçu comme du monde, cependant c'est par lui que la conscience peut percevoir les objets : il sert d'intermédiaire. C'est par le contact du corps avec le monde que le monde prend forme et vie pour la conscience. Ce que le corps ne perçoit pas, à cause de l'éloignement, par exemple, n'a pas de vie pour la conscience : ainsi pour le petit enfant, avant d'avoir fait l'apprentissage de la permanence de l'objet, le jouet n'existe plus quand il ne le voit plus. L'objet éloigné, non perçu, a une existence diffuse, une possibilité d'existence seulement. [...]
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