« Le plus grand mal de notre temps est que la science et la religion y apparaissent comme deux forces ennemies et irréductibles. » dit Édouard dans son œuvre Les grands initiés. Bien souvent, la religion et le progrès scientifique sont en effet considérés comme nocifs l'un envers l'autre, voire contradictoires. Or, l'impuissance du progrès scientifique pour ce qui est de réduire la religion à néant nécessite une remise en question du rapport entre la science et les religions. Le progrès scientifique indique une évolution de l'humanité ou de la civilisation dans un état supérieur. Autrement dit, le progrès scientifique implique une amélioration, un perfectionnement qui concerne la science, fondé sur une expérience dans le monde physique, un travail de recherche qui tend le plus possible à l'objectivisme d'après des lois universelles. Quant à l'expression « n'a pas fait disparaître », elle souligne l'incapacité du progrès scientifique dont la force n'est pas supérieure aux religions pour les réduire à néant. Enfin, « les religions » sont les croyances multiples en des forces supérieures aux Hommes qui sont à l'origine du monde. Il s'agit de croyances irrationnelles qui relèvent du domaine de la métaphysique et qui ne s'appuient sur aucune autre preuve que la Foi. Les religions sont le rapport des Hommes à leurs Dieux, elles ont donc une fonction introspective, mais également une force collective qui réunit les croyants d'une même religion autour de dogmes, d'institutions représentées par les Églises. Il est donc évident que la science, dont les progrès sont de plus en plus rapides et les religions qui se sont ancrées dans les civilisations humaines bien avant ne peuvent pas procéder de la même façon pour répondre aux mêmes questions, et c'est cette dualité entre le mystique, la métaphysique et l'expérience rationnelle, le physique qui rend ces deux mondes antagoniques. Comment alors, le progrès scientifique a-t-il pu s'immiscer dans les sociétés humaines sans en faire disparaître pour autant les religions ?
[...] Si la société a voulu se libérer de l'emprise des religions, le besoin de croire est resté". Il y a eu comme un "transfert de sacralité" vers la science. C'est ce qu'observe Daniel Hervieu-Léger, Présidente de l'Ecole des hautes études en sciences sociales: "des gens adhérents aux nouveaux mouvements religieux ne sont pas en dehors de la culture contemporaine, y compris scientifique. Ils ont besoin pour eux-mêmes de trouver un fondement rationnel à des croyances qui donnent un sens à leur vie." C'est ainsi que se développent, en marge des institutions scientifiques classiques et des grandes religions traditionnelles, de nouveaux courants pour lesquels la croyance devient testable. [...]
[...] Ce sont dans de tels cas que les patients prennent conscience de la finitude de leur vie et dans l'impuissance des moyens scientifiques exploités par les Hommes, ils ressent le besoin de se tourner vers une force supérieure, qui, par son caractère éternel, laisse espérer la possibilité d'un miracle pour le mortel. Les Religions apparaissent donc comme supérieures au progrès scientifique dans ce sens où elles font appel à des forces divines qui seraient capables de résoudre des problèmes tandis de simples mortels pratiquant la science ne pourraient pas y parvenir. La foi en un Dieu permet de combler le vide de l'incapacité humaine. [...]
[...] La notion de miracle est omniprésente dans les sociétés, même les plus touchées par le progrès scientifique, la croyance en des faits irrationnels n'est donc pas ébranlée par l'intégration du progrès scientifique. De plus, les guérisseurs, les magnétiseurs, etc qui gardent un côté mystique et souvent critiqués par les scientifiques ne perdent pas crédibilité pour les patients qui ont encore confiance, même dans une société envahie par le progrès scientifique, par des méthodes de guérison irrationnelles. Aussi, les faiblesses du progrès scientifique, dans la médecine notamment, sont très mal vécues par les Hommes qui ont tout d'abord cru à une Science infaillible, étant donné qu'elle était fondée sur des démonstrations sur le monde physique et sensible. [...]
[...] La religion n'a donc pas manqué de prétextes quant à sa dévalorisation. En effet, le fait qu'un phénomène métaphysique, impalpable et non prouvable fédère autant de sociétés et d'individus et prenne une dimension officielle par le biais de ses institutions mène à un lourd questionnement quant à la crédibilité de cette foi commune. Quelle en est la valeur ? Ne berce-t-elle pas l'Homme d'illusions quant à son existence alors que la Science, elle, fondée sur des expériences concrètes dans le monde physique peuvent apporter des preuves rationnelles à l'Homme ? [...]
[...] En effet, la science paraît être un moyen plus sûr, étant donné qu'elle fait appel au domaine de l'intelligible, de la raison. On ne peut être ignorant et participer au progrès scientifique. Toutefois, la religion ne nécessite pas l ‘intervention de la raison, mais seulement de la sensibilité des individus et de leur confiance envers une force supérieure irrationnelle. Le fidèle s'en remet à Dieu parce qu'il se voit borné, limité, d'une nature éphémère, et que Dieu est puissance infinie. [...]
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